Le soutien de HSBC à une législation chinoise à Hong Kong fait polémique
Les institutions bancaires ont été mises à rude épreuve durant la pandémie du coronavirus. La quasi-totalité des succursales accuse de lourdes pertes, et le géant britannique HSBC n’échappe pas à la règle. De plus, les professionnels du secteur ont vivement critiqué leur prise de position quant aux tensions politiques en Asie.
Faire une comparaison des banques pour trouver la plus solide est difficile en cette période post-pandémique. Les succursales font quasiment toutes état d’une diminution de leurs bénéfices, à l’instar de HSBC qui vient de publier son bilan du premier semestre. On constate notamment une chute de 65% des bénéfices. En effet, la banque britannique a enregistré des recettes à hauteur de 4,3 milliards d’euros contre 12,4 milliards de dollars, sur la même période, l’année dernière.
HSBC a tenu à souligner que cette baisse résulte principalement des fonds qu’elle a mis de côté et du faible taux d’intérêt sur leurs crédits. D’ailleurs, la succursale britannique avait accordé plus de 700 000 congés de paiement sur les prêts, les hypothèques, et les cartes de crédit, se traduisant alors par un déficit de l’ordre de 27 milliards de dollars pour venir en aide à ses sociétaires.
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Un soutien politique controversé
HSBC est la plus grande succursale bancaire du Royaume-Uni, et l’un des leaders du marché européen. Elle siège à Londres, mais ses activités tendent davantage vers l’Asie, et plus précisément vers Hong Kong. D’ailleurs, cette métropole constitue son centre financier.
Mais son engagement envers ce continent a failli lui porter préjudice. En effet, le groupe britannique a apporté son soutien à la loi chinoise sur la sécurité nationale à Hong Kong, une mesure sujette à de nombreuses controverses. HSBC a ainsi, pour ainsi dire, enfreint sa politique de neutralité. Au mois de juin dernier, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et certains acteurs politiques du Royaume-Uni s’en sont d’ailleurs pris à la société basée à Londres.
À savoir, le grand rival de HSBC, Standard Chartered, a lui aussi apporté son soutien à cette législation chinoise et a également été vivement critiqué. Les deux succursales se sont par la suite rétractées. Noël Quinn, directeur général de HSBC, a déclaré que :
Nous ferons face à tous les défis politiques qui surgiront en mettant l’accent sur les besoins à long terme de nos clients et les meilleurs intérêts de nos investisseurs.
Noël Quinn.
José Viñals, le président de Standard Chartered, a également évoqué cette bataille politique dans un communiqué de presse :
Nous sommes convaincus que plus de collaboration – pas moins – est le meilleur moyen de trouver un équilibre durable dans ces situations complexes, mais nous ne nous attendons pas à une résolution facile ou rapide.Nous pensons cependant que Hong Kong continuera à jouer un rôle clé en tant que centre financier international et nous sommes pleinement déterminés à contribuer à son succès continu.
José Viñals.
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Licenciements et réduction de programme en Europe et aux États-Unis
La société britannique devrait reprendre son plan de restructuration. Au mois de février dernier, elle avait annoncé qu’elle comptait supprimer des postes, mais les licenciements ont été suspendus à cause de la pandémie du covid-19. Néanmoins, compte tenu de la reprise, HSBC devrait donc reprendre là où elle en est restée. Pour rappel, la succursale prévoyait de supprimer environ 35 000 emplois.
Mais la société envisage également de revoir sa stratégie. En effet, HSBC elle souhaite axer davantage ses activités en Asie, cela passant par une réduction des opérations en Europe et aux États-Unis. Le directeur général du groupe a justifié que cette restructuration a été réalisée afin de la rendre plus viable. Le fait est que des failles dans leur système ont été constatées durant l’épidémie sanitaire.
D’ailleurs, d’autres mesures sont actuellement à l’étude pour consolider la succursale. À Noël Quinn de confirmer :
Nous examinerons donc également quelles actions supplémentaires nous devons prendre à la lumière du nouvel environnement économique pour faire de HSBC une entreprise plus forte et plus durable.
Noël Quinn.