Un deuxième trimestre catastrophique pour les banques européennes
Selon les données publiées par la Banque centrale européenne, les indicateurs de rentabilité des établissements bancaires se sont fortement dégradés sur la période T2. Le RCP (ratio de rendement des capitaux propres ou return on equity ou REO) est par exemple tombé à niveau proche de zéro (0,01 %), après avoir déjà atteint un plancher historique de 1 % le trimestre précédent.
Un recul quasi continu
Déjà en 2019, les banques européennes ont enregistré une baisse de leur rentabilité : de 6,01 % à la fin du premier semestre, celle-ci s’est établie à 5,14 % au mois de décembre.
Loin d’être une surprise, ce recul s’explique par la faiblesse des taux qui a limité leurs marges d’intérêt sur le premier semestre. S’y ajoute également l’accroissement des coûts engendré par la crise sanitaire que la hausse des revenus n’est pas parvenu à couvrir. En plus, les banques ont dû accroître leurs provisions pour se protéger contre les risques d’insolvabilité des emprunteurs.
À noter qu’en dépit du climat d’incertitudes et de la volatilité des marchés, les banques d’investissement ont fait preuve de résilience. Cela n’a toutefois pas suffi à combler les écarts causés par l’effondrement des autres métiers, entraînant ainsi la nullité de la rentabilité de l’ensemble du secteur bancaire.
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Faut-il exclure les plus fragiles ?
En moyenne, la valeur des banques européennes correspond à 38 % de leur actif net comptable. Depuis le début de l’année, les actions du secteur ont chuté de 40 %. Cette tendance baissière persiste notamment depuis 2017. À l’époque, la valorisation équivalait en moyenne à 89 % de l’actif net comptable.
Important Par conséquent, des analystes préconisent un accroissement sélectif de l’exposition aux banques. Certains vont jusqu’à qualifier le secteur de « value trap », c’est-à-dire de fausses bonnes affaires. En effet, ces organismes ont toujours fait l’objet de recommandations d’achat, leur valeur ne cesse pourtant de dégringoler.
Face à la faiblesse de la rentabilité des banques et à la chute de leur valeur sur les marchés, l’Autorité bancaire européenne entend réagir. Après un passage au comparateur de banques, les moins performantes devront sortir du marché, prévient l’ABE. Pour sa part, la BCE préfère attendre la fin de l’année avant de se prononcer sur le versement ou non de dividende.