La première banque en Allemagne entame sa transition numérique et va fermer un cinquième de ses agences
L’avancée du numérique a entrainé un changement d’habitudes chez les clients des banques. Ces derniers plébiscitent les services en ligne pour gérer leur compte et désertent de plus en plus les agences. En conséquence, les succursales changent de stratégie et ferment certains de leurs établissements pour accentuer leur présence en ligne.
On assiste peut-être à une innovation dans le secteur bancaire. En effet, on a désormais la possibilité de gérer son compte et ses transactions depuis son téléphone. En conséquence, il y a de moins en moins de visites dans les agences bancaires, une tendance qui a contraint les succursales à réduire son effectif. Ce sont les établissements bancaires suédois qui se sont lancés en premiers en annonçant la fermeture de certaines de leurs agences, c’est maintenant le tour de l’Allemagne.
La première banque du pays vient d’officialiser la fermeture de 20 % de ses établissements, une information relayée sur les sites comparateur de banque.
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La désertion des agences
Les clients ont pris l’habitude de gérer leurs comptes via l’application mobile de leur succursale. Une tendance déjà bien répandue et qui s’est amplifiée au début de la pandémie du covid-19 et du strict confinement. Ce nouveau moyen de gérer son compte explique d’ailleurs en partie le succès des néobanques. Les succursales classiques ont compris que si elles voulaient subsister, elles devaient innover et ont ainsi développé une application mobile.
Mais cette nouvelle habitude a eu pour conséquence la désertion des agences. Autrement dit, des frais dont les succursales peuvent se passer. De plus en plus de banques ont ainsi décidé de fermer certaines de leurs agences à l’image de la première banque allemande Deutsche Bank. Leur responsable, Philipp Gossow a déclaré lors d’une conférence de presse :
Nous voulons réduire aussi vite que possible le nombre d'agences de 500 à environ 400.
Philipp Gossow.
Ces fermetures entraineront la suppression de 18 000 emplois. Une mauvaise nouvelle pour les salariés concernés, mais il est à noter que ces derniers ont déjà été informés de ce changement de stratégie en 2019. Ils ne sont donc pas pris de court.
Changement d’habitudes et de stratégie
Le processus de numérisation a entrainé un changement d’habitudes. Par exemple, les particuliers commencent à plébisciter les paiements par carte bancaire au détriment du liquide. Cette nouvelle habitude est particulièrement accrue en Allemagne, comme en témoigne l’enquête du cabinet britannique Euromonitor.
Une tendance que le cabinet britannique qualifie de « changement brutal du comportement » des Allemands, tant le pays était historiquement attaché à l’argent liquide. D’ailleurs, il n’est pas rare que les commerçants ou les restaurants locaux refusent les cartes bancaires. Cette étude souligne que les paiements par carte bancaire ont été stimulés par l’épidémie du covid-19.
L’avancée du numérique a aussi contraint les succursales à revoir leur stratégie en taillant dans leur présence physique pour accentuer leur présence en ligne. Un mouvement qui est en train de se généraliser sur le vieux continent. À l’instar de Deutsche Bank, la banque suédoise Handelsbanken a elle aussi annoncé la fermeture de la moitié de ses agences. La directrice générale du groupe, Carina Åkerström, a justifié :
Nous constatons maintenant que les clients utilisent tellement les canaux numériques et autres façons de se rencontrer qu'au sein de bureaux, que nous avons atteint un point de basculement.
Carina Åkerström.
En outre, les banques doivent ainsi s’adapter à l’ère du numérique.