Les banques classiques doivent relever de nombreux défis pour rester sur le marché
Certains observateurs s’attendent à voir les agences bancaires disparaître avec leurs conseillers dans un contexte de taux bas et de transformation numérique. D’autres misent sur une redéfinition du rôle attribué aux chargés de clientèle. Que réserve l’avenir aux banques de réseau qui cherchent par tous les moyens à assurer leur pérennité ?
Pour affronter la concurrence, les établissements bancaires classiques ne manquent pas de proposer des formules à moindre coût. Tel est notamment le cas du Crédit Agricole avec Eko ou de Société Générale avec Kapsul. Tout comparateur banque peut le confirmer. Pourtant, du fait de la baisse des taux prolongée par la BCE, les marges accumulées par les banques s’amincissent déjà. Il reste à savoir si le renouvellement du catalogue permettra d’y remédier.
En parallèle, les enseignes bancaires historiques sont confrontées à une crise des vocations. Celle-ci concerne spécialement les conseillers clients. Ces derniers peinent à trouver leur place dans un environnement où les nouvelles technologies basées sur l’intelligence artificielle prennent de l’ampleur.
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Baisse des revenus et remise en question du métier de conseiller
Pour les banques comme pour les clients, la rémunération obtenue sur les principaux produits bancaires s’avère insuffisante. D’ailleurs, les premières ne peuvent plus miser sur les supports d’épargne traditionnels pour augmenter leurs marges.
Autre problème relevé : le désintérêt pour les métiers de la banque. C’est ce que relate Frédéric Guyonnet, qui préside le syndicat national de la banque et du crédit (SNB). Sur les départs enregistrés en 2018 par exemple, 39 % des cas ont porté sur des démissions. Par ailleurs, plus d’une personne connectée sur trois estime que les conseillers peuvent être remplacés par un programme informatique.
Or, le rôle joué par les conseillers permet aux établissements bancaires classiques de se distinguer des néobanques. Une récente enquête menée par Next Content démontre notamment que les clients considèrent encore le conseiller bancaire comme la source la plus fiable en matière d’informations.
Vers une régulation de l’offre et de la demande
Alors que les volumes d’activités connaissent un pic et que le taux d’impayés est peu significatif, les bénéfices restent faibles pour les banques. Face à cette situation, ces dernières incitent leurs conseillers à commercialiser des produits extra-financiers comme les contrats de location longue durée ou les polices d’assurances-dommages. Certaines Fintech telles que Revolut ou N26 ont relevé le challenge, tout comme Nickel.
Étant donné la baisse des taux servis sur l’épargne à capital garanti de l’assurance-vie en 2019, certaines banques demandent aux titulaires d’investir davantage dans les unités de compte. D’autres durcissent tout simplement les conditions de souscription.
D’autre part, avec la diminution du taux du prêt immobilier constatée l’année dernière, les établissements bancaires ont distribué davantage de crédits. Ainsi, les primo-accédants ont fait preuve d’un certain engouement tandis que les emprunteurs ont renégocié leur crédit. Face à l’emballement, le Haut conseil à la stabilité financière (HCSF) a formulé des recommandations.