L’Europe envisage de transposer le principe de la zone SEPA aux cartes bancaires
Les Européens ont la possibilité d’effectuer des prélèvements et des virements bancaires dans n’importe quel établissement de l’Union grâce au SEPA (espace unique de paiement en euros). Les autorités européennes travaillent actuellement sur un concept similaire pour les cartes de paiement. Au-delà de son côté pratique, cette initiative permettra de s’affranchir des fournisseurs de carte étrangers (Visa, Mastercard, etc.).
Aujourd’hui, en effectuant une comparaison des banques, les consommateurs accordent souvent une attention particulière aux différents modes de paiement proposés. Les cartes bancaires sont désormais incontournables en matière de paiement.
Toutefois, seuls les grands opérateurs comme Mastercard ou Visa proposent des services opérationnels à l’étranger. L’UE a donc cherché à remédier à cette situation.
Les banques européennes n’avaient aucun intérêt à participer à cette initiative jusqu’à présent. Néanmoins, selon la BCE (Banque centrale européenne), le succès du paiement instantané et des Fintech devrait bientôt accélérer la création d’un espace de paiement unique pour les cartes bancaires. De plus, la souveraineté de l’Europe est en jeu dans ce domaine.
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Un environnement propice à la compétition
La carte paneuropéenne pourrait être la prochaine innovation bouleversant le secteur après le paiement instantané et la seconde directive européenne sur les systèmes de paiement (DSP2). Cette réforme a notamment facilité l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché.
Désormais, les banques sont obligées de partager leurs données clients avec les Fintech, les prestataires de paiement et autres fournisseurs de services. Le marché est ainsi devenu plus dynamique et plus concurrentiel. Dans ce contexte, les consommateurs ont pu bénéficier de nombreuses innovations et de tarifs toujours plus avantageux.
Vu l’augmentation de la demande, le domaine du paiement intéresse de plus en plus les grandes entreprises technologiques. D’ailleurs, Facebook a récemment fait trembler le monde financier, et même politique, avec son projet Libra qui implique la création de sa propre cryptomonnaie.
En marge des inquiétudes du G7, la BCE a tenu à interpeller les banques centrales sur la portée de cette monnaie numérique par rapport à l’écosystème actuel. En effet, le géant américain promet une solution de paiement à la fois innovante et peu onéreuse pour les utilisateurs.
Au-delà du support numérique, les établissements financiers traditionnels doivent prendre exemple sur cette initiative pour répondre aux besoins des consommateurs. De plus, ils ont tout intérêt à mettre de côté leur logique de concurrence et privilégier la coopération. Cette nouvelle stratégie permettra notamment de créer une zone SEPA intégrant les cartes bancaires.
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Des dispositifs pour favoriser les échanges
La Commission européenne prépare, pour l’automne prochain, une stratégie visant à mettre en place un nouveau système de paiement intégré sur le Vieux Continent. Il devra être suffisamment performant pour être compétitif face aux offres des opérateurs internationaux.
Le groupe de travail dédié se focalisera également sur le financement numérique. Entre-temps, la Commission compte lancer une consultation publique par rapport à ce sujet. Cette opération se révèle indispensable avant de penser à une refonte de la législation sur les paiements.
Pour l’heure, les cartes des banques nationales ne permettent pas de proposer des services en dehors du pays émetteur. D’ailleurs, même les plus grands réseaux sont encore confrontés à ce problème. Les géants américains sont les premiers gagnants de ce manque d’interopérabilité entre les établissements européens. Il devient donc urgent de créer une zone SEPA pour les cartes européennes.
La BCE a déjà amorcé une démarche dans ce sens en lançant le TIPS (système de paiement instantané TARGET) au dernier trimestre 2018. Ce dispositif vise à éliminer les cloisonnements entre les réseaux bancaires des pays membres et à développer un espace paneuropéen pour les cartes de paiement.
Au lieu de créer des cartes paneuropéennes, le TIPS mise davantage sur l’interopérabilité et l’interconnexion des systèmes de cartes des banques nationales. Cette initiative représente une alternative intéressante à la nouvelle carte proposée par l’UE, si elle parvenait à couvrir tout le territoire européen.