Les régulateurs ont récemment alerté les banques et les assurances qu’elles risquaient d’être poursuivies en justice pour leur apathie vis-à-vis du problème climatique. Un rapport de l’ACPR a d’ailleurs révélé la multiplication de ce type de recours dans le monde. Le cofondateur de TCI, Christopher Hohn, pour sa part, envisage d’engager ces poursuites lui-même avec les ressources du hedge fund.
Malgré un comparatif banque, les consommateurs sont rarement au fait des différents secteurs soutenus par chaque établissement. Les investisseurs, en revanche, se préoccupent des domaines d’activité financés par ces institutions financières. Ainsi, le patron et cofondateur de TCI (The Children Investment funds), Christopher Hohn, mesure pleinement l’implication des banques dans l’industrie du charbon.
Dans une lettre récente, le milliardaire a menacé d’attaquer plusieurs établissements bancaires en justice, s’ils ne cessaient pas de soutenir financièrement ce secteur. En effet, ces opérateurs économiques manquent à leur obligation par rapport au risque climatique. Christopher Hohn est prêt à faire jouer son influence et à recourir aux ressources du hedge fund dans cette affaire.
L’un des destinataires de la lettre, Standard Chartered, a tenu à répondre à la sommation de Christopher Hohn. La banque affirme être consciente du caractère urgent de la question climatique et de la nécessité d’entreprendre des actions concrètes dans le domaine. Ainsi, comme elle l’a souligné dans le Financial Times, relayé par Les Échos :
C'est pour cela que nous avons changé notre approche ces quatre dernières années en prenant notamment la décision de ne plus financer de nouvelles mines ou centrales à charbon et d'encourager nos clients à générer moins de 10 % de leurs revenus dans l'industrie du charbon d'ici à 2030.
Christopher Hohn.
Le groupe bancaire attire également l’attention sur ses différentes initiatives en faveur du climat dans les pays émergents. En effet, l’Europe ne produit au total que 10 % du volume mondial de gaz à effet de serre. Ainsi, la majorité des émissions proviennent des marchés émergents.
Bien qu’ils soient les plus vulnérables aux retombées du changement climatique, ces pays ont généralement de grandes difficultés à basculer vers des technologies ayant peu d’impact sur l’environnement. Le groupe Standard Chartered ambitionne de soutenir les acteurs locaux pour mener à bien cette transition.
Selon une étude menée par le groupe, la transition énergétique requiert encore des investissements de l’ordre de 10 000 milliards de dollars au niveau des marchés émergents. Les banques ont néanmoins intérêt à financer ces pays en raison de leur propre exposition aux conséquences du changement climatique.
D’après les analystes, les pertes potentielles pour les établissements bancaires peuvent atteindre les 1 000 milliards de dollars, s’ils ne tiennent pas compte de la problématique environnementale. Reste à savoir si ces chiffres intègrent les éventuelles sanctions provenant des actions en justice engagées contre ces acteurs.
Comme l’a indiqué l’ACPR, les recours contre les banques sur cette question tendent à se multiplier à l’échelle mondiale. Christopher Hohn, pour sa part, a prévenu trois établissements précis de son intention de les poursuivre en justice : Standard Chartered, HSBC et Barclays. Dans la lettre adressée à ces banques et rapportée par Les Échos, il indique :
Les présidents et les conseils d'administration pourraient être poursuivis pour avoir manqué à leurs obligations fiduciaires.
Christopher Hohn.
Standard Chartered a rapidement répondu à la menace émise par le cofondateur d’un des plus puissants fonds spéculatifs dans le monde. En effet, TCI comptabilise actuellement plus de 28 milliards de dollars en termes d’actifs. Il s’agit ainsi d’un adversaire redoutable en cas de litiges sur le sujet.
De leur côté, HSBC et Barclays s’inquiètent davantage de l’impact d’un recours devant la justice sur leur réputation et leur situation financière. En effet, le hedge fund fait partie de leurs actionnaires. Dans tous les cas, les pertes économiques risquent d’être importantes.
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