La relance économique coûtera cher aux banques
La crise du coronavirus n’a pas épargné le secteur bancaire. Certains experts estiment que les institutions bancaires encourent une note encore plus salée que lors de la crise des subprimes en 2008. Le redressement de l’économie nécessite en effet un modèle d’intermédiation onéreuse. Les banques devront octroyer d’importants financements qu’elles devront ensuite rentabiliser.
Les banques ont les moyens de prêter
Les établissements bancaires européens ont été en partie responsables de la crise des subprimes de 2008. Le renforcement des conditions d’emprunt avait entraîné une contraction du crédit, en grande partie à l’origine de la récession.
Les banques européennes ont été touchées par contagion par l’effondrement des valeurs immobilières aux États-Unis. Ce qui explique la grande défiance vis-à-vis des institutions bancaires à l’époque. D’autant plus que l’accès au financement s’était durci, dont le coût du crédit.
Cette crise bancaire a tiré vers le bas le niveau d’investissement des entreprises et divisé par trois la construction de logements. Il a fallu six ans et une politique monétaire accommodante de la BCE pour que les banques de la zone euro proposent des conditions d’emprunt plus souples.
Les banques disposent désormais de suffisamment de fonds propres pour accroître leurs encours de crédit de 90 %, et ce, en dépit du renforcement des règles prudentielles. Les actifs financiers sont au beau fixe, et ne risquent aucune perte.
ImportantEn d’autres termes, les banques ont retrouvé toutes leurs capacités à distribuer des prêts.
En ces temps de crise, les banques se révèlent être des acteurs essentiels, aux côtés des entreprises, pour soutenir l’économie. Les États de l’Union européenne l’ont bien compris. Raison pour laquelle les pouvoirs publics ont commencé à garantir des prêts. Outre-Atlantique, les entreprises s’endettent principalement sur le marché obligataire.
Certes, la Réserve fédérale a mis sur pied un programme d’achats de crédits aux PME. Le système s’est toutefois révélé inefficace faute de transmission du dispositif par les banques. Ce qui explique le niveau élevé du taux de défaillance chez les PME aux États-Unis (10 %). En comparaison, les banques européennes n’enregistrent qu’un taux de défaut de 6 %.
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Rentabiliser les prêts
Le financement bancaire se présente ainsi comme un excellent moyen pour soutenir les entreprises en ces temps de crise. Le secteur fait toutefois face à un bon nombre de défis.
En effet, les observateurs anticipent une augmentation du nombre de faillites d’entreprises en dépit des aides mis en place par les pouvoirs publics. Ce qui, par ricochet, va peu à peu impacter la situation des établissements bancaires.
Les entreprises qui auront la chance de se relever de cette crise grâce aux prêts garantis par les États se retrouveront quant à elles fortement endettées. Leur capacité à investir en sera affectée, et par conséquent, le niveau de l’emploi.
Le principal défi des entreprises consiste ainsi à transformer ces financements bancaires en fonds propres.