Les enseignes bancaires françaises n’arrivent pas à améliorer leur rentabilité
François Villeroy de Galhau a dressé le rapport annuel de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans lequel il rend compte de la faible rentabilité des banques françaises. Mais il a aussi tenu à féliciter celles qui sont à même de conserver leur solidité en ces périodes de crise. Mais la prudence reste toutefois de mise.
La rentabilité des banques européennes n’a pas évolué comme on l’espérait, en témoigne les chiffres présentés par le superviseur français de la finance, François Villeroy de Galhau. D’après ses dires, la rentabilité moyenne des fonds propres ressortant ne s’élève qu’à 6,5 %.
Une situation qui devrait rester telle quelle au vu de la crise actuelle. L’une des raisons, selon lui, qui s’explique par l’avancée numérique. Cette dernière, en quelque sorte, ôte le pain de la bouche de ces établissements.
On peut cependant se réjouir du bon état de santé actuel des établissements financiers, qui ne faiblissent pas encore face à la crise sanitaire. D’ailleurs, les sites comparateur banque le confirment.
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Une rentabilité toujours aussi faible
La faible rentabilité des enseignes bancaires peut s’expliquer par l’avènement du numérique qui semble imposer une concurrence déloyale. En effet, de moins en moins d’opérations financières sont traitées par les banques au profit d’autres acteurs économiques.
Les établissements bancaires disposent alors moins de fonds à leur disposition et ne peuvent amortir leurs charges. Si bien que le marché se doit d’être régulé, comme l’a suggéré M.Villeroy de Galhau :
La concurrence est bienvenue, mais elle doit être équitable. L'ACPR continue de s'assurer que les cadres règlementaires et opérationnels favorisent l'innovation tout en maîtrisant les risques associés, notamment les cyberrisques, en nette progression, et les enjeux de souveraineté pour l'Europe.
M.Villeroy de Galhau
Il a également précisé que :
Pour assurer durablement leurs services essentiels à l'économie, les banques françaises doivent dégager suffisamment de revenus sans être soumises, de divers bords, à toujours davantage de contraintes.
M.Villeroy de Galhau
L’avancée du numérique constitue, de ce fait, selon lui, un frein pour l’augmentation de la rentabilité des banques européennes. Une problématique à laquelle l’on doit remédier au plus vite étant donné que cela pèse sur leur valorisation boursière.
Ce rapport tend aussi à corriger les préjugés qui laissent penser à de nombreuses personnes que les institutions financières françaises se valent face aux concurrents américains. Il n’en est rien, comme a tenu à souligner M.Villeroy de Galhau dans ses propos :
Le secteur bancaire européen n’a pas une rentabilité excessive ni à toute épreuve.
M.Villeroy de Galhau
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Une nette solidité qui est toutefois au rendez-vous
La structure financière des banques est un point positif, à en croire les allégations de M.Villeroy de Galhau. Celle-ci reste stable malgré la diminution de l’activité économique, un évènement qui rappelle la crise financière de 2008. Mais les institutions financières ont su réagir. De fait, elles ont par exemple mis de côté une réserve de capital pour faire face aux éventuels défauts de paiements des créditeurs.
Cela a également été permis grâce à leur prudence, et ce, depuis une dizaine d’années déjà en France. En effet, ces établissements ont augmenté leurs fonds propres afin d’être plus indépendants vis-à-vis des banques centrales qui ont ainsi pu leur apporter les fonds nécessaires en cette période de crise. De plus, les régulateurs ont allégé leurs exigences pour leur permettre de se constituer des capitaux règlementaires au plus vite.
Cependant, les enseignes bancaires doivent toujours faire preuve de prudence quant à l’appréciation des risques. Comme l’a indiqué le superviseur français de la finance :
Pour les banques, cela passera notamment par le suivi de la qualité globale du portefeuille de prêts face au risque de faillites, les difficultés de certaines entreprises pouvant mettre en péril leur viabilité.