Les banques centrales accélèrent leurs projets de monnaie numérique
Le projet de Facebook de créer sa propre monnaie numérique a incité les banques centrales à accélérer sur les leurs. Selon un sondage de la banque des règlements internationaux (BRI), le pourcentage de banques centrales ayant des travaux en cours dans le domaine des cryptomonnaies est passé de 70 % à 80 % entre fin 2018 et fin 2019.
Avancées dans la réflexion autour du lancement de monnaies virtuelles
Une première enquête avait été menée en 2018 par la BRI auprès de 66 banques centrales sur fond de débat déclenché par la spéculation autour des monnaies virtuelles, et qui a soulevé de nombreuses interrogations sur les nouveaux outils de paiement.
Il en était ressorti que les banques centrales accusaient un net retard en la matière. Seuls deux pays sortaient du lot, ayant pris une longueur d’avance dans leur réflexion : la Suède et l’Uruguay. Ainsi, la création d’une e-couronne suédoise a été engagée en 2016 tandis qu’un test sur une version dématérialisée du peso uruguayen a été conduit pendant un semestre.
Parmi les sondés, 80 % ont répondu être
En train de travailler sur la mise en place d’une forme numérique de leur monnaie.
À la fin de l’année dernière, 4 institutions sur 10 ont indiqué avoir dépassé l’étape de la recherche théorique pour engager une étude de faisabilité ou lancer un test. 10 % sont allées encore plus loin en mettant en œuvre un projet pilote.
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Accélération déclenchée par l’annonce du projet Libra de Facebook
Alors, pourquoi les banquiers centraux ont-ils mis les bouches doubles depuis l’été 2019 ? L’annonce du géant américain Facebook du lancement d’un jeton digital baptisé Libra au cours du premier semestre de cette année a suscité un sentiment d’urgence.
Important En effet, aussi bien les décideurs politiques que les acteurs des secteurs bancaires et financiers ont immédiatement identifié les risques majeurs liés à l’éventuelle arrivée de Libra.
- D’une part, ils s’inquiètent de son impact sur la stabilité du système financier mondial.
- D’autre part, ils redoutent des failles en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
- Enfin, après les scandales à répétition concernant la protection des données personnelles, ils ne font plus confiance au réseau social sur la question du respect de la vie privée.
Malgré les progrès, 70 % des participants à l’étude de la BRI n’envisagent pas la concrétisation de leur projet de cryptomonnaie à court terme. 10 % des répondants pourraient néanmoins lancer dans un avenir proche une version destinée au grand public afin de compléter l’éventail de moyens de paiement disponibles sur les comparateurs de banques. La « banque centrale des banques centrales » souligne que « ce chiffre en hausse de 100 % sur un an ».
Important Six banques centrales incluant la BCE ont constitué un groupe de travail pour faire avancer plus rapidement les travaux sur ces monnaies virtuelles.