Les banques françaises et allemandes risquent de faire main basse sur leurs homologues italiens
La crise sanitaire a fortement secoué les établissements financiers du monde entier, mais les banques italiennes ont, semble-t-il, été plus impactées que ses cousines européennes. Si bien que certains observateurs craignent aujourd’hui un envahissement du marché italien par les acteurs allemands et français ; une prise de pouvoir progressive qui se manifesterait, entre autres, par d’éventuels rachats.
Les banques italiennes sont surtout victimes des crédits détériorés
À la base, la crise économique touche les ménages, lesquels ont pourtant emprunté massivement lorsque tout semblait aller pour le mieux et que les conditions de financement étaient très favorables. Le recours à un comparateur banque était courant pour trouver l’établissement proposant les taux les plus compétitifs.
Toutefois, avec la crise sanitaire, le confinement et la baisse significative des revenus des ménages qui en a découlé, les emprunteurs qui étaient jusqu’alors solvables étaient devenus à risque. Pour les banques, cela s’est traduit par une multiplication des créances douteuses.
Du point de vue du Comité parlementaire pour la sécurité de la République (COPASIR), les banques italiennes ont été grandement fragilisées par ce phénomène.
Important Les premiers chiffres parlent de 177 milliards d’euros de créances irrécouvrables, mais comme la crise semble encore loin d’avoir livré son épilogue, les observateurs tablent sur 788 milliards d’euros.
Aujourd’hui, la principale crainte du comité est que les établissements financiers du pays tombent sous l’escarcelle de groupes bancaires allemands et français, lesquels affichent beaucoup plus de résilience face à la crise.
Selon le comité, cet éventuel renforcement des banques étrangères sur le territoire italien peut être nuisible à l’économie du pays, voilà pourquoi il tire la sonnette d’alarme.
En prenant le contrôle des banques et autres compagnies d’assurance, les groupes français et allemands mettent la main, par la même occasion, sur 27 % des obligations d’État italiennes.
Rumeurs ou informations avérées ?
Les craintes du comité sont-elles fondées ? En tout cas, il se dit par exemple que Crédit Agricole veut racheter Banco BPM. Une opération similaire serait dans les tuyaux pour Euronext, impliquant la banque Borsa Italiana.
Des partenariats seraient également en train de se conclure entre Axa et Generali ou entre Unicredit et Société Générale. D’ailleurs, des Français sont à la tête de ces deux établissements italiens, justifiant encore plus les inquiétudes du comité.