Banques centrales et gouvernements ont permis aux banques européennes de résister au mieux à la crise
Sachant que les banques européennes étaient structurellement en mauvaise posture bien avant le début de la crise, certains analystes étaient tentés de penser que la majorité d’entre elles auraient vite succombé face à la montée en force du coronavirus. Mais il semblerait que jusqu’ici, ces dernières ont fait preuve d’une grande résistance, grâce au soutien des Banques centrales et des gouvernements.
En effectuant une comparaison des banques, des analystes ont découvert que faisant face à différentes sources de difficultés, les enseignes bancaires de l’Union européenne évoluaient déjà dans un univers périlleux avant l’apparition du coronavirus. Certains d’entre eux étaient même tentés de croire qu’avec la crise sanitaire, les plus petites structures se retrouveraient vite sur le tapis.
Mais ce ne sont là que des spéculations puisqu’en y regardant de près, ces observateurs se sont laissé convaincre du contraire en découvrant que ces acteurs financiers sont plus rassurés que jamais sachant qu’ils peuvent compter sur le soutien des pouvoirs publics et l’argent des Banques centrales.
Les banques européennes sont attaquées de partout, mais…
On est sur un secteur qui était structurellement peu rentable avant la crise, et se sont rajoutés des problèmes de pertes de crédits qui ramènent la profitabilité à un niveau proche de zéro, avec des taux de plus en plus durablement bas et des perspectives de retour à meilleure fortune encore moins bonne.
C’est de cette manière que Simon Outin voit la situation dans laquelle se trouvaient les établissements financiers du vieux continent avant la crise. Une façon pour cet analyste et gérant crédit spécialisé dans le secteur bancaire européen de dire que ces derniers sont désormais attaqués de partout en énumérant les différents défis qu’ils se doivent de relever. À savoir :
- Le resserrement des marges dans un univers de taux bas ;
- Les besoins en capitaux propres sur une tendance haussière face au durcissement de la réglementation ;
- La hausse des coûts informatiques ;
- Les effets de la crise sanitaire.
Soit, autant d’éléments lestant leur développement et qui ont fini par impacter négativement sur leur performance si l’on tient compte du fait que depuis le début de l’année, l’indice Stoxx du secteur a chuté de 30%. Une situation permettant d’ailleurs à un autre analyste de penser au pire en faisant valoir que :
Pour cette année, le secteur devrait s’attendre à une contraction de 7% à 8% du produit intérieur brut de la zone euro et à la faillite d'une bonne partie du secteur en raison de pertes non absorbables.
… Rassurées plus que jamais
Avec ces différentes sources de problèmes, il serait certes facile de croire que les banques européennes auraient du mal à s’en sortir. Mais en tant qu’analyste et gérant crédit spécialisé dans le secteur bancaire européen, Simon Outin est bien placé pour dire que :
Si les banques ont souffert sur le marché actions comme sur les obligations, les craintes qui pesaient sur le segment du crédit ont rapidement été apaisées.
Simon Outin.
Et d’ajouter :
Et c'est grâce aux plans de soutien des gouvernements et à l'argent des banques centrales. Avec des marchés qui étaient là aussi pour prêter, on a résisté à quelque chose qui était historiquement important.
Simon Outin.
Ainsi, cet expert estime que ces acteurs financiers ont de quoi se rassurer en ajoutant que :
On a vu que les plans de soutien, comme les mesures de soutien aux particuliers par le chômage partiel et d'autres mécanismes, ainsi que les prêts garantis par l'État ont fait que le niveau de pertes constaté par les banques a été très contenu par rapport à ce que la corrélation historique avec le PIB aurait indiqué.
Simon Outin.