Les banques internationales installées au Royaume-Uni s’accordent à dire que le coronavirus rend presque impossible le transfert d’équipes vers l’UE
Les banques internationales opérant sur le sol britannique sont sous pression depuis des mois. Simplement parce qu’à cause du Brexit, elles se doivent de procéder au redéploiement de leurs équipes vers l’UE qui doit être effectué d’ici l’horizon 2020. Une tâche qui est désormais des plus ardues avec la remontée en force de la pandémie.
À l’approche de la fin de la période de transition du Brexit, nombreux sont les Britanniques expatriés en Europe à devoir se séparer de leur compte bancaire au Royaume-Uni qu’ils n’arrêtent pas de se demander quelle banque choisir pour prendre soin de leur portefeuille.
Mais il faut dire qu’ils ne sont pas les seuls à se trouver dans l’embarras puisqu’en parallèle, les enseignes financières internationales établies à Londres sont aussi contraintes de transférer des milliers d’employés vers l’Union Européenne.
Et elles ont désormais intérêt à y parvenir au plus vite étant donné que le délai ultime est prévu pour 31 décembre 2020. Ce qui, selon eux, risque d’être difficile avec la deuxième vague de l’épidémie du coronavirus qui s’installe.
Le moment fatidique approche à pas de géant
Comme susmentionnée, les banques ont jusqu’à la fin de la période de transition du Brexit pour procéder au transfert de leurs équipes en notant que dans ce domaine, elles n’ont pas trop le choix si l’on croit le délégué général de Paris Europlace soulignant que :
Avec la perte du passeport européen qui sera effective au 1er janvier, quels que soient les résultats de la négociation, on devrait voir une accélération des transferts vers le Continent.
Autrement dit, l’étau se resserre sur ces dernières puisque 2021 approche à pas de géant et qu’elles ne sont pas encore au bout de leur peine avec les plusieurs centaines d’employés qui attendent leur départ.
Une situation qui concerne d’ailleurs la majorité des enseignes à l’instar de Morgan Stanley, JP Morgan, Citiv Goldman Sachs ou Crédit Suisse même si jusqu’ici, quelque 7 500 employés ont déjà trouvé place en Europe. Au directeur général de Luxembourg for Finance d’ajouter concernant ces transferts :
Les premiers ont été faits avec la création des entités légales et les transferts des contrats, pour le 29 mars 2019, première date visée pour le Brexit. Les seconds sont encore en cours, notamment pour les commerciaux qui avec la perte du passeport financier vont devoir assurer la relation avec les clients européens depuis le Continent.
Le coronavirus complique les choses
Selon les banques contraintes de redéployer leurs équipes en Europe, le Brexit en lui-même est déjà un obstacle à l’accomplissement de cette obligation. Elles s’accordent également à dire que le coronavirus n’est pas pour leur faciliter la tâche pour les inciter dire que :
Dans la période actuelle, les mouvements immédiats se font au ralenti. Or, déménager en pleine pandémie pose des problèmes pratiques.
Et ce n’est pas faute de le croire puisqu’avec la résurgence de l'épidémie, les restrictions de déplacement ont été renforcées par les autorités britanniques. Une situation qui n’est pas sans impacts négatifs sur la décision des salariés si l’on croit Goldman Sachs remarquant que :
Le Covid complique les conversations avec les équipes qui avaient été identifiées pour quitter la City.
Non sans raison puisque beaucoup d’entre eux s’inquiètent :
- De ne plus voir leurs parents si les frontières nationales étaient de nouveau fermées ;
- De figurer dans la liste des voyageurs obligés de vivre une prolongation sans fin de la période de quarantaine ;
- De perdre leur poste quelques semaines à peine après le transfert suite aux impacts économiques de la crise.