La réglementation qui s’applique pour le paiement en liquide favorise son déclin
Autrefois privilégié pour les petites dépenses, le paiement en liquide perd progressivement sa notoriété. De nouvelles solutions telles que le paiement par mobile ou le paiement sans contact sont venues le supplanter. En effet, ces alternatives s’imposent désormais dans le quotidien des clients. Néanmoins, la situation peut changer avec le temps selon certains banquiers.
Le paiement en espèces est de moins en moins courant dans la zone euro. S’il était autrefois utilisé pour régler les dépenses inférieures à 50 euros, il ne sert désormais plus qu’à peu de consommateurs. Cette situation s’explique en partie par la réglementation qui pèse sur l’utilisation de l’argent liquide. Le paiement est parfois plafonné. Dans d’autres cas, il est refusé ou interdit.
Pendant ce temps, le paiement sans contact se fait une place dans le quotidien des clients. Ce moyen de paiement connaît même une croissance fulgurante en France depuis 2015. Il en va de même pour le paiement par mobile, aujourd’hui largement adopté par les clients.
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Un mode de paiement contraignant
Face au paiement sans contact ou au paiement par mobile, l’argent liquide est certainement handicapé par sa forme matérielle. Pour le transporter, il faut de la place. Sans compter que le consommateur court le risque de le perdre.
De plus, une réglementation stricte encadre son utilisation. À titre d’exemple, lorsque les billets sont en mauvais état, les commerçants sont en droit de les refuser. De même, ils peuvent contester la transaction s'ils soupçonnent une contrefaçon. Il arrive en outre que le paiement ne soit pas accepté, tout simplement parce que le commerçant n’a pas de monnaie.
D’autre part, les paiements en liquide sont généralement plafonnés pour des raisons de sécurité. Ils sont par exemple limités à 300 euros pour les transactions effectuées auprès d’un guichet du Trésor public.
Le plafond est de 1 000 euros pour les paiements réalisés auprès d’un professionnel ou entre professionnels. Il s’élève à 1 500 euros s’il s’agit d’un versement de salaire. Seuls les paiements entre particuliers ne sont pas soumis à une limite.
Dans un tel contexte, le déclin du paiement en espèces est inévitable. Les chiffres publiés par la Banque centrale européenne l’automne dernier le confirment. Dans le détail, un tiers des transactions impliquant des dépenses de moins de 50 euros n’est plus réglé par cash.
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Montée en puissance d’autres alternatives
Lorsqu’il est question de régler des dépenses de 25 à 30 euros, l’utilisation d’argent liquide voit sa part tomber à 57 %. En revanche, les achats d’un montant de 10 à 15 euros continuent d’être réglés en grande partie en espèces. En effet, les clients y ont recours dans 79 % des cas. La baisse est également moins importante concernant les dépenses de 5 euros, pour lesquelles les espèces sont utilisées dans 93 % des cas.
En parallèle, le paiement sans contact connaît une croissance certaine. Il a été utilisé pour régler plus de 3,5 milliards de paiements en France en 2019. Une année plus tôt, le chiffre s’élevait déjà à 2 milliards.
Le paiement par mobile est aussi désormais plébiscité par les clients. Il s’effectue notamment par le biais d'un wallet tel qu’Apple Pay. Cette solution est aujourd’hui proposée par la quasi-majorité des banques. À la différence du paiement sans contact, elle a l’avantage de ne pas être soumise à un plafonnement. Néanmoins, pour l’heure, seulement 1 % des paiements inférieurs à 50 euros sont réglés par mobile.
Enfin, les consommateurs sont de plus en plus enclins à se servir de leur carte de paiement. C’est ce qu’indique Jean Lassalle, qui travaille au sein de la Banque de France en tant que chef du service de surveillance des moyens de paiement scripturaux. Un banquier relayé par les Échos soutient cependant qu’un retournement de situation peut rapidement survenir.