Les tarifs bancaires demeurent élevés, malgré la mise en place du mandat de mobilité
Une baisse des tarifs bancaires de seulement 0,3 % au niveau des établissements traditionnels ! C’est ce que l’UFC-Que Choisir a constaté après avoir réalisé un bilan des impacts du mandat de mobilité bancaire, mis en place il y a environ trois ans. L’association estime que la concurrence, peu dynamique dans le secteur, profite aux banques. Aussi, la réduction des tarifs est loin d’être leur priorité.
Pour l’UFC-Que Choisir, un bilan s’impose près de trois ans après l’instauration du mandat de mobilité bancaire. Rappelons que ce dispositif permet le transfert automatique des opérations bancaires récurrentes, telles que les prélèvements ou les virements, de l’ancien compte vers le nouveau. Mais a-t-il permis de faire évoluer les frais bancaires assumés par les clients ?
Suite à des études réalisées auprès des consommateurs et des établissements bancaires, l’UFC-Que Choisir relève des lacunes quant à l’application du dispositif. Pour l’union des consommateurs, celui-ci n’est pas efficace dès lors qu’il s’agit de faire baisser les tarifs bancaires.
Je compare les offres bancaires
Une loi portée à favoriser la concurrence
Entré en vigueur en 2017, le mandat de mobilité bancaire a été imposé par la loi Macron. Cette mesure vise à simplifier les procédures à réaliser dans le cadre d’un changement de banque. De cette manière, elle devrait favoriser la concurrence.
Se positionnant en défenseur des droits des consommateurs, l’UFC-Que Choisir espérait une baisse des frais bancaires grâce à cette disposition réglementaire. Cependant, la réalité est tout autre.
L’association constate en effet que les tarifs bancaires n’ont connu qu’une baisse peu significative chez les banques classiques, de l’ordre de 0,3 %.
En outre, plutôt que de diminuer les charges endossées par les clients, le mandat de mobilité bancaire n’a fait que les accroître dans certains cas. L’UFC-Que Choisir remarque en effet une multiplication des litiges dus au prélèvement frauduleux de frais d’incidents.
Aux clients de subir les défaillances du dispositif
Et pourtant, en choisissant des banques moins chères, les clients peuvent réaliser des économies considérables. En effet, l’UFC-Que Choisir relève un écart de tarifs entre les banques existantes, y compris les enseignes en ligne. Ceux-ci varient de :
- 1 à 6 pour les clients seniors et haut de gamme ;
- 1 à 17 pour les clients actifs, qui utilisent les services bancaires classiques :
- 1 à 11 pour les jeunes qui utilisent plus régulièrement les services bancaires, et qui font souvent face à un dépassement du découvert autorisé.
En d’autres mots, en changeant de banque :
- un senior peut économiser 195 euros par an en moyenne ;
- un actif peut en moyenne réaliser des économies annuelles chiffrées à 177 euros ;
- un utilisateur confronté régulièrement à un dépassement du découvert autorisé peut bénéficier d’au moins 224 euros par an.
Mais pourquoi les usagers ne changent-ils donc pas de banque ? Selon les chiffres avancés par l’UFC-Que Choisir, seulement 2,5 % des clients ont franchi cette étape en 2019. Et pourtant, 17 % d’entre eux affirment vouloir quitter leur établissement pour un autre.
Je compare les offres bancaires
Des entraves qui viennent des banques
En menant une enquête auprès de 110 organismes, comprenant des banques et des prestataires en charge de la mobilité bancaire, l’association des consommateurs découvre que le blocage émane des établissements bancaires.
En effet, la procédure s’avère compliquée pour les clients. Cela s’explique notamment par plusieurs erreurs d’inattention accumulées par les professionnels du secteur : les mandats ne sont pas signés, un numéro de compte erroné, le titulaire du compte qu'ils ne parviennent pas à identifier.
Aussi, environ un mandat sur dix se solde en échec. Dans 40 % des cas, les demandes sont délaissées sans parvenir à une clôture de l’ancien compte. En cause figure le transfert des produits d’épargne (assurance vie, PEA et PEL) qui reste complexe et coûte cher.
Les tarifs bancaires peinent ainsi à évoluer en raison d’un dispositif inefficace et, par conséquent, d’une concurrence peu effective.
Afin d’y remédier, l’UFC-Que Choisir demande aux autorités de mettre en œuvre la portabilité du numéro de compte bancaire. L’association appelle également à l’implication des consommateurs afin de surveiller le marché de plus près. Un comparateur de banque indépendant a ainsi été mis en place, en libre accès pendant 10 jours.