Banques : la taxation des dépôts démarre en douceur, alors que les autres frais sont déjà en hausse
En ce début d’année, les banques tardent à taxer les dépôts en réponse au taux négatif appliqué par la Banque centrale européenne (BCE) à leurs réserves excédentaires. Elles hésitent à facturer les comptes courants de leurs clients très fortunés au regard des retours mitigés dans les autres banques européennes ayant adopté la mesure. Afin de donner le change, les banques françaises se rabattent sur d’autres sources de revenus.
La taxation des dépôts encore balbutiante
Pour le moment, la taxation des comptes courants disposant de grands dépôts reste encore balbutiante.
Seuls quelques établissements financiers privés ont décidé de sauter le pas. C’est le cas de la banque Lombard Odier qui a taxé ses clients depuis octobre 2019 et d’UBS France qui le fera à partir d’avril de cette année.
De même, les grosses liquidités (plus de 100 000 euros) sont déjà facturées dans quelques établissements à l’étranger, à l’instar de caisses d'épargne allemandes et d’UniCredit.
Par contre, en France, l’application de cette mesure dans les grandes banques de détail n’est pas encore d’actualité.
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Une appréhension sur le risque de taxation des dépôts
Important Depuis 2014, le taux appliqué par la Banque centrale européenne sur les liquidités excédentaires déposées par les banques européennes est passé de -0,40 % à -0,50 %.
Le but de cette politique monétaire était de stimuler l’activité économique en encourageant les banques à octroyer des emprunts plutôt qu’à mettre de côté leurs réserves.
Les banques européennes sont prises entre deux feux. D’une part, elles sont pénalisées par une baisse conséquente de leur rentabilité due aux taux bas et aux contraintes règlementaires établies suite à la crise financière.
D’autre part, elles sont fortement concurrencées par les néobanques qui attirent un nombre croissant de clients grâce à la quasi-gratuité de leurs services.
Une augmentation timide des tarifs
Pour contourner ces mesures sur l’épargne et, en même temps, compenser la baisse des taux qui plombe leurs marges, les banques se préparent à opérer une hausse discrète des tarifs sur certaines prestations.
Pour cette année, les prix devraient bondir de :
- +3,8 % pour les virements en agences ;
- +5 % pour l’envoi du chéquier ;
- +0,25 % pour les frais de tenue de compte ;
- +0,3 % pour le dépassement du découvert autorisé.
Dans tous les cas, cette alternative passera mieux auprès des clients que la taxation des dépôts.