New York veut sanctionner les commerces qui ne proposent pas de paiement en espèces
Bannir le paiement en espèces dans les magasins et restaurants est mal vu par les autorités new-yorkaises. Aussi viennent-elles de mettre en place une loi obligeant les établissements concernés à proposer cette solution. À défaut, ils risquent jusqu’à 1 500 dollars d’amende. New York est loin d’être la première ville à avoir pris cette décision.
Le développement de la technologie a élargi le champ des possibles pour les commerçants comme pour les clients. Aujourd’hui, ces derniers ont un large choix quant au moyen de paiement (carte bancaire, paiement mobile, etc.).
La multiplication des nouvelles solutions de paiement a laissé penser à une possible disparition du règlement au moyen d’espèces. Cependant, ce ne sera pas le cas à New York. En effet, le conseil municipal de la ville vient d’adopter une loi qui oblige les commerces à accepter ce mode paiement. Promulgué le 24 janvier dernier, le texte prévoit des amendes pour les établissements qui ne s’y conforment pas.
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Les enseignes contraintes de réintégrer le paiement en espèces
Face à la nouvelle loi, certaines enseignes sont tenues d’opérer une réorganisation. En effet, le texte impose la mise en place de caisses dédiées aux paiements en liquide. Par ailleurs, du personnel devra être dédié à l’assistance des clients.
Amazon fait partie des enseignes qui ont dû repenser leur organisation. L’entreprise de commerce électronique a investi dans Amazon Go, une chaîne de magasins proposant un parcours d’achat entièrement automatisé.
Elle en compte huit, rien qu’à Manhattan. Pour être en phase avec la nouvelle réglementation, Amazon a dû déployer dans ses magasins des terminaux pour permettre aux consommateurs de payer en espèces.
Sweetgreen, la chaîne de restauration rapide, se trouve dans la même situation que le géant du e-commerce.
Un parcours plus compliqué pour le client ?
La nouvelle loi vise particulièrement les entreprises physiques travaillant dans le domaine de la restauration et dans la vente au détail. Par contre, elle ne s’applique pas aux établissements qui proposent des transactions réalisées entièrement en ligne. Son entrée en vigueur est prévue dans neuf mois.
À défaut de la respecter, les établissements concernés sont passibles d’une amende de 1 000 dollars s’il s’agit d’une première infraction. Par la suite, la pénalité peut augmenter jusqu’à 1 500 dollars pour chaque manquement.
Et pourtant, le paiement en espèces est loin d’être un parcours aisé pour un client. À titre d’exemple, chez Amazon Go, il doit d’abord s’adresser à un responsable à l’entrée. Il devra ensuite sélectionner les produits qu’il souhaite acheter, avant de revenir à la caisse pour payer, en présence d’un vendeur.
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Éviter l’exclusion des clients non bancarisés
Selon les autorités new-yorkaises, la nouvelle disposition vise à éviter toute forme de discrimination à l’égard des clients. En effet, le refus du paiement en espèces entraîne une exclusion des consommateurs qui ne disposent pas de cartes bancaires. Il en va de même pour ceux qui ne souhaitent pas utiliser les solutions de paiement alternatives (Apple Pay, Google Pay, etc.).
En 2017, 6,5 % des foyers américains ne possédaient pas de compte bancaire. Tels sont les chiffres révélés par la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation). Pour sa part, Square souligne qu’en 2019, 37 % des clients utilisaient de l’argent liquide pour payer des achats inférieurs à 20 dollars.
Avant New York, San Francisco, Philadelphie et l’État du New Jersey ont déjà mis en place une réglementation visant à lutter contre les cashless stores.