Protection des clients fragiles : le nouveau décret est encore loin de suffire
La Confédération générale des travailleurs (CGT), à l’image des associations de consommateurs, approuve le nouveau projet de décret du gouvernement concernant le plafonnement des frais d’incidents bancaires. Mais elle pense que le gouvernement devrait aller plus loin et ne pas laisser les banques définir elles-mêmes les critères d’éligibilité au statut de clients fragiles.
Un bon début
En réformant le décret, le gouvernement va augmenter le nombre de clients protégés par le plafonnement des frais bancaires relatifs aux dépassements de découvert autorisé.
Important Le nouveau décret stipule qu’au bout de 5 incidents de paiement au cours d’un même mois, le client sera automatiquement considéré comme fragile et pourra donc bénéficier du plafonnement.
Cette initiative est saluée par la CGT ainsi que par les associations de consommateurs. Elle est d’autant plus importante en cette période trouble où bon nombre de ménages font face à des difficultés financières, notamment à cause du chômage partiel. Les chiffres font état de 3,3 millions de personnes en situation de fragilité.
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Des points à améliorer
Depuis un certain temps maintenant, les associations des consommateurs militent pour une généralisation du plafonnement des frais d’incident.
Important Autrement dit, tous les clients sans distinction de revenus et de profils devraient pouvoir bénéficier de cette protection.
Le nouveau décret est encore loin de répondre à cette attente.
Justement, concernant les revenus, le nouveau décret laisse encore toute liberté aux banques de définir elles-mêmes le seuil en dessous duquel un client est jugé fragile.
Le groupe BPCE (Banque populaire et Caisse d’épargne), par exemple, a choisi comme seuil de revenu le SMIC mensuel net, à savoir 1 219 euros.
D’autres établissements tels que LCL, Société Générale ou encore CIC ont fixé la barre à 1 500 euros.
La banque qui fait preuve de la plus grande souplesse est BNP Paribas, considérant comme fragile tout client, dont le revenu mensuel ne dépasse pas les 1 900 euros.
Les associations de consommateurs appellent donc le gouvernement à poursuivre ses efforts pour essayer de mettre fin aux agissements abusifs de certaines banques.
Par l’intermédiaire de la Banque de France, le gouvernement a déjà mis en place une opération baptisée « Name & Shame », laquelle consiste à rendre public le nom des banques ayant mal agi, mais les pratiques malhonnêtes et le manque de transparence perdurent.