Marqeta étoffe son portefeuille clients en France
Créée en 2010, Marqeta est présente dans plusieurs pays européens depuis 1 an. La Fintech américaine est spécialisée dans l’émission de cartes de paiement physiques et virtuelles. En France, elle a signé un partenariat avec la banque mobile Morning. Le CEO de Marqeta, Jason Gardner, a apporté plus d’informations sur les activités de la plateforme de carte de paiement.
Marqeta est arrivée en Europe l’année dernière. En janvier 2018, elle a ouvert un bureau à Londres. Deux profils marketing sont également implantés à Berlin. Selon Jason Gardner, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont les principaux pays de l’UE ciblés par l’entreprise car il s’agit de gros marchés. Celle-ci a aussi signé un contrat avec la Fintech suédoise Klarna.
Marqeta s’intéresse essentiellement aux entreprises développant des produits « made from scratch ». Parmi celles-ci, on retrouve les néobanques répondant aux besoins des consommateurs et proposant des produits bien désignés comme Revolut. Les banques traditionnelles ne font donc pas partie de ses cibles.
Fonctionnement de la Fintech
Marqeta compte aujourd’hui 250 salariés presque tous établis en Californie. Elle se positionne comme une plateforme ouverte permettant l’émission de cartes de paiement. Celles-ci peuvent être physiques, virtuelles ou encore intégrées dans les applications de paiement mobile à l’instar d’Apple Pay, Android Pay, Samsung Pay, Google Pay, etc. Pour se démarquer de ses concurrents, la Fintech a basé son architecture sur des API.
Les banques digitales, les entreprises de livraison à la demande et les solutions de paiement ou de prêts sont ses principales cibles. L’entreprise s’est gardée de révéler le nombre de ses clients. Cependant, elle a communiqué quelques noms.
Elle travaille par exemple avec Kabbage et Affirm dans le secteur du crédit. Dans le domaine de la livraison, Instacart et Doordash sont ses partenaires. Square, entreprise américaine spécialisée dans le paiement mobile, figure aussi dans son portefeuille.
Marqeta tire ses revenus de l'interchange. Pour opérer dans l’UE, elle exploite l’agrément de monnaie électronique d’une entreprise dont elle n’a pas dévoilé le nom. Jason Gardner a toutefois apporté quelques précisions :
Elle a des agréments dans plusieurs pays européens. En cas de Brexit, nous aurons toujours un agrément valable. Nous ne voulions pas demander notre propre agrément car nous souhaitions nous focaliser sur la technologie et le business d'abord. Quand nous aurons grossi en Europe, nous demanderons un agrément.
Jason Gardner.
Différences entre marchés européen et américain
Marqeta a marqué sa présence en France en signant avec Morning. Bientôt, d’autres clients seront annoncés. Jason Gardner souligne que la carte bancaire est très présente dans l’Hexagone, ce qui en fait un marché avec beaucoup d’opportunités. D’autant plus que de nombreuses néobanques et entreprises de prêts s’y sont développées.
D’après le CEO de Marqeta, les marchés européen et américain sont différents. L’expert note que le niveau d’interchange n’est pas le même. Le contexte réglementaire est un autre point distinctif. En Europe, il est nécessaire de tenir compte du RGPD et de la DSP2, 2 réglementations qui ne s’appliquent pas aux États-Unis.
Pour se conformer à ces textes, l’équipe data et analytics de l’entreprise californienne les a étudiés pendant 18 mois. Jason Gardner explique :
Comme nous avons construit notre système de manière ouverte, nous sommes en adéquation avec la DSP2. S'il y avait une DSP3, je pense que nous serions aussi compliant. Autre différence : les Européens sont plus des utilisateurs de cartes de débit alors que les Américains détiennent davantage de cartes de crédit. Mais cela ne change pas vraiment notre business.
Jason Gardner.
Cette année, Marqeta souhaite se concentrer sur son développement en Europe et poursuivre sa croissance aux États-Unis et au Canada. L’année prochaine, elle compte s’attaquer au marché asiatique.