Quel moyen de paiement remplacera l’argent comptant à l’avenir ?
Un expert des moyens de paiements digitaux déclare que les transactions effectuées par carte bancaire représentent entre 20 et 25 % du PIB. Comme les données sont exploitables en temps réel, les pouvoirs publics pourraient s’en servir pour concevoir des indicateurs d'activité. Il reste à savoir si le gouvernement va encourager la prolifération de nouveaux moyens de paiement.
Depuis que les banques ont entamé leur virage numérique, les moyens de paiement digitaux qui s’offrent aux consommateurs se multiplient. La banque centrale a d’ailleurs arrêté de diffuser des billets de 500 euros. Quant aux cartes bancaires, elles restent largement utilisées dans l’Hexagone. Cela dit, la Banque de France constate une diminution (2 % par an) du recours à ce moyen de paiement.
Face à l’évolution des règles qui régissent le secteur et la banque à distance, l’argent liquide est-il menacé de disparition ? David Bounie, qui se spécialise dans la recherche sur la finance digitale, donne son point de vue.
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Les moyens de paiement évoluent continuellement
Les banques ont renforcé leur réseau pour assurer, avec le Groupement des cartes bancaires CB, les opérations réalisées par cartes. Les dispositions ont été prises malgré le fait que les infrastructures dédiées sont particulièrement coûteuses. Les Fintech, quant à elles, excellent dans la gestion des paiements transfrontaliers gratuits.
Si la cyrptomonnaie « Libra » de Facebook finit par être validée par les autorités, le géant du Web pourra aussi concurrencer les acteurs du secteur. En même temps l’opportunité se présentera pour lui d’analyser le comportement d’achat de ses abonnés.
Actuellement, les banques se mettent au virement instantané pouvant être réalisé entre particuliers, comme le fait déjà la jeune pousse Lydia qui affiche déjà trois millions d’usagers.
De même, le paiement sans contact est en plein essor. Le marché enregistre une augmentation de 89 % du volume de transactions en l’espace d’un an. Sur le long terme, ce mode de paiement pourrait remplacer l’argent liquide.
Des risques multiples à considérer
Nombreux sont les risques résultant de la multiplication des nouveaux moyens de paiement en Europe, dont en France particulièrement. En voici une liste non exhaustive, conforme aux explications du spécialiste David Bounie :
- exploitation des données bancaires des clients à des fins commerciales même si les autorités européennes prohibent actuellement cette pratique ;
- disparition des espèces servant d’épargne de précaution et des chèques dont les signatures ont baissé de 9 % comparées à l’an passé, contre une régression de 11 % en valeur ;
- exclusion des foyers modestes, des personnes exerçant un travail précaire et des seniors qui ne maîtrisent pas l’usage du smartphone ;
- impossibilité de réaliser des paiements en toute discrétion, même lorsqu’il s’agit de petits montants.
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Les établissements bancaires traditionnels conservent leur suprématie
Les banques continueront à jouer un rôle de premier plan dans le secteur, d’autant plus que les usagers apprécient communiquer avec un interlocuteur unique pour toutes les transactions. De plus, les grandes enseignes bancaires vont progressivement racheter les néobanques pour agrandir leur influence, une fois que le marché de ces dernières arrive à maturité.
D’ailleurs, les paiements effectués par téléphone ont totalisé 191 millions d'euros de transactions seulement en 2018.
Dans tous les cas, les établissements bancaires vont devoir coopérer avec les nouveaux arrivants tels que les agrégateurs de comptes, comme l’impose la nouvelle directive européenne.
Mais pour gagner la confiance des clients, les banques devront consolider leur système d'authentification, exceptés pour les paiements qui ne dépassent pas 30 euros.
Il en est de même pour les commerces jugés comme sûrs. L'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement indique que les transactions frauduleuses ont grimpé de 36 % l’an passé.