Les incidents bancaires occasionnent des frais notablement élevés
Un site de comparaison d’offres bancaires a révélé que 6 Français sur 10 ont dépassé leur découvert autorisé en 2017, alors qu’un titulaire de compte est pénalisé par sa banque pour chaque dépassement. Il en est de même pour les autres incidents sur le compte, ce qui risque de devenir très coûteux pour le client.
Les incidents de paiement sont source de profits pour les établissements bancaires, à cause des frais qu’ils facturent à leurs clients. Ces prélèvements sont d’ailleurs tous aussi nombreux qu’élevés, étant donné qu’un dépassement de découvert autorisé peut engendrer au moins 2 pénalités. Sans parler des autres problèmes de compte que les foyers à situation fragile sont les plus exposés.
Quelques associations de consommateurs pointent du doigt ces multitudes de frais qui pénalisent davantage les familles qui ont déjà des difficultés financières. Surtout que les banques peuvent immédiatement rejeter le paiement en cas de provision insuffisante au lieu d’autoriser ce type d’opération.
Plus de 6 milliards d’euros perçus chaque année
Les banques facturent leurs clients de frais de pénalité à chaque incident sur leur compte. Ces frais sont estimés à 34 euros par an en moyenne. Or, les détenteurs de compte qui ont une situation financière fragile sont facturés à 296 euros en moyenne.
Ce « matraquage » est un sujet de critique pour le magazine 60 Millions de consommateurs et l’Union nationale des associations familiales (Unaf). D’autant plus que les institutions bancaires remportent chaque année un bénéfice considérable grâce à ces prélèvements, à raison de 6,5 milliards d’euros.
Logiquement, le solde débiteur doit être considéré comme un prêt, que la banque a accordé à son client afin de le permettre de régler ses achats. Or, ce soutien financier engendre des agios, variant entre 8% et 16% selon l’enseigne bancaire choisie. Ces agios s’accumulent de jour en jour jusqu’à ce que la situation du compte soit rétablie.
Sa valeur est, de ce fait, calculée comme suit : solde débiteur x nombre de jours x taux débiteur / 365. Concrètement, si un client rencontre un découvert de 250 euros sur son compte, il aura à payer 1,23 euro d’agios au bout de 20 jours, en admettant que le taux débiteur soit de 9%.
Des frais et encore des frais
Plusieurs clients peuvent profiter d’un découvert autorisé. Bon nombre d’établissements financiers ne refusent pas tout de suite les transactions même si la provision sur le compte est insuffisante. Ils vont encore facturer au client des agios majorés à 20,75%.
Des commissions d’intervention et de forçage s’ajouteront ensuite à ces frais d’incidents. Facturées à chaque émission de chèque, utilisation de carte et prélèvement automatique, ces commissions sont plafonnées à 80 euros par mois, à raison de 8 euros par opération bancaire au maximum.
En outre, un rejet de chèque ou de prélèvement pour cause de solde débiteur occasionne des frais supplémentaires, notamment le coût d’envoi d’une lettre d’information qui est estimé entre 12 et 20 euros. D’autres frais comme ceux relatifs à la gestion de contentieux, les frais d’apurement et le préavis de clôture juridique peuvent aussi être exigibles.