Carrefour envisage de vendre le compte C-zam
La concurrence entre néobanques s’est intensifiée depuis quelques années. Les précurseurs du secteur semblent être les premiers à subir les retombées de ce phénomène. D’après les informations fournies par BFMTV, Carrefour souhaite se séparer de son offre bancaire C-zam. En effet, l’enseigne est loin d’être satisfaite des résultats de ce compte depuis son lancement.
La France recense actuellement une myriade de banques mobiles et de comptes simplifiés. Des enseignes évoluant à l’international telles que Revolut ou N26 sont très prisées des clients. En revanche, les marques françaises peinent à convaincre les consommateurs. Par exemple, Eko, l’offre du Crédit Agricole, semble rencontrer des difficultés dans son développement.
Orange Bank, pour sa part, commence à progresser doucement sur le marché, après deux ans d’existence. Enfin, Ma French Bank, le compte simplifié de La Banque Postale, fait partie des plus jeunes acteurs du secteur. À ce stade, sa formule reste encore prometteuse. Il faudra attendre quelque temps avant de pouvoir se prononcer sur sa situation.
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Un concept décevant
En 2014, Carrefour voulait concurrencer le compte Nickel. Il a ainsi lancé un compte similaire et l’a distribué via son réseau de points de vente. Pour 5 euros, les utilisateurs de C-zam disposaient d’un compte courant avec carte bancaire. Ils devaient ensuite payer mensuellement des frais de tenue de compte d’un euro.
À la base, l’offre était assez intéressante. Selon les analystes, les contre-performances de Carrefour s’expliquent surtout par des lacunes au niveau du service client. En effet, le géant de la grande distribution a sous-estimé les effectifs nécessaires pour gérer ce type de service.
BFMTV met également en avant le manque de formation des caissières. Ces dernières s’occupaient pourtant de la promotion de l’offre auprès du grand public. De ce fait, C-zam n’a pas pu construire sa notoriété sur le « bouche à oreille » et les chiffres de ventes n’ont jamais progressé.
Pour l’instant, Carrefour n’a pas encore communiqué d’informations officielles par rapport à l’avenir de ce service. Ainsi, un revirement de situation pourrait se produire dans les prochains mois. Quoi qu’il en soit, C-zam ne pourra pas être laissé dans son état actuel, au risque de cesser définitivement son activité. Un syndicaliste au sein de l’enseigne de grande distribution estime en effet que ce service est voué à disparaître.
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Des chiffres peu encourageants
Théoriquement, une banque en ligne, un compte simplifié, une néobanque, etc. bénéficient d’un fort potentiel de développement grâce à leurs atouts face aux établissements financiers traditionnels. Cependant, cette idée ne tient pas compte de la concurrence dans le secteur qui ne cesse de se renforcer.
Dans ce contexte, C-zam n’est pas parvenu à réaliser des performances intéressantes en dépit de l’aspect prometteur du concept. De ce fait, Carrefour semble vouloir se séparer de cette offre contredisant toutes ses projections.
D’après les derniers chiffres diffusés par l’enseigne avant l’été, C-zam compte environ 120 000 utilisateurs actifs depuis son lancement. À titre de comparaison, son concurrent originel, le compte Nickel, recense actuellement 1,4 million de comptes ouverts. N26, de son côté, revendique désormais plus d’un million de clients.
Eu égard à ces résultats, l’offre n’a vraisemblablement pas su profiter des atouts du réseau de distribution de Carrefour. Le nombre d’utilisateurs a même commencé à stagner depuis quelques mois. Sa maison mère envisage ainsi de céder cette formule bancaire « au plus offrant », selon les termes utilisés par BFMTV.
Cependant, aucun opérateur économique n’a encore manifesté son intérêt pour C-zam. En effet, la majorité des enseignes souhaitant se lancer sur ce marché ont déjà créé leur propre solution.