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De nombreux spécialistes prévoient la fin imminente de l’Union européenne. Au regard de ses tensions internes et de sa perte de vitesse sur le plan économique, tout porte à croire que le rêve européen est effectivement sur le point de s’écrouler. Elle doit ainsi se remettre en question et se réinventer pour retrouver sa place sur la scène internationale. Cette renaissance devra entre autres passer par la numérisation de ses entreprises.
À l’ère du numérique, l’Europe laisse un complexe d’origine civilisationnelle l’handicaper sérieusement face à ces nouveaux outils. Ainsi, même s’il possède de nombreux atouts, le Vieux Continent a du mal à les mettre à profit pour s’imposer au niveau mondial.
Les innovations telles que le Web, les moteurs de recherche, les smartphones ou les réseaux sociaux proviennent majoritairement des États-Unis. De ce fait, les pays européens ont longtemps hésité à imposer des taxes aux géants du secteur.
Toutefois, les mesures fiscales appliquées aux Gafa sont des réactions inévitables, mais ne font qu’éluder le problème. L’Europe doit se faire une place dans l’univers du numérique pour redevenir un acteur majeur sur le marché international.
Face au contexte actuel, les entreprises européennes devront se réinventer pour contribuer à la « seconde renaissance » de l’Europe. Cette démarche passe notamment par une refonte complète de leur organisation et de leur image. Toutefois, ce nouveau style devra toujours respecter leur histoire et leur culture pour refléter leur identité foncièrement européenne.
De cette manière, les enseignes du Vieux Continent pourront se préserver de la mondialisation de la culture start-up. Même si elle paraît amusante, cette attitude propre aux jeunes pousses peut rapidement mener à des dérives comme le totalitarisme d’entreprise. Lorsque le « fun et le branché » sont obligatoires, l’ambiance de travail devient vite pénible et la démarche se révèle finalement contreproductive.
Il vaut mieux éviter les environnements de travail décontractés à la Google, les espaces de détente à la Facebook, les tables de ping-pong, etc., si les principes fondateurs et la personnalité de l’entreprise ne s’y prêtent pas.
Par ailleurs, il s’agit somme toute d’un effet de mode et leurs conséquences sur le long terme restent encore inconnues. Les enseignes européennes ont ainsi tout intérêt à aborder leur changement de style avec discernement et d’une façon plus personnalisée en tenant compte de leur état d’esprit.
Les néobanques telles que N26, Hello Bank! ou ING Direct font partie des figures de proue de la renaissance de l’Europe via le numérique. Elles permettent en effet de résoudre des problèmes concrets et de créer par là même de la valeur. La première étape consiste à analyser les difficultés rencontrées par les consommateurs au quotidien en vue de proposer des solutions pertinentes. Les innovations technologiques aident ensuite à améliorer l’expérience utilisateur.
À travers cette méthode, la société suédoise Spotify et le Français BlaBlaCar ont pu trouver leur public en marge des grandes batailles sino-américaines (Amazon vs Alibaba, Apple vs Huawei, Facebook vs WeChat…). Les entreprises européennes ont également su prendre la bonne décision d’introduire les outils digitaux (plateformes numériques, progiciels, applications, etc.) dans des activités traditionnelles comme la vente de bois ou de poisson, la livraison de plats, le recyclage…
Ainsi, de nombreuses offres B2B sont parvenues à réinventer la manière dont les entreprises interagissent avec leurs clients, fournisseurs, revendeurs, etc.
StratégieEn somme, pour entamer sa renaissance, l’Europe devra notamment miser sur l’expérience utilisateur, une valeur ajoutée non négligeable à l’ère du numérique. Une fois que la révolution digitale européenne se concentrera sur l’humain, tout le reste se mettra progressivement en place et les entreprises locales s’investiront davantage dans la démarche.
Pour ce faire, il est toutefois important de donner un sens à cette initiative à travers des images fortes, des styles compatibles avec les protagonistes, etc. Il ne faut surtout pas oublier que le numérique est seulement un outil comme tant d’autres. Le tout consiste à savoir l’utiliser, et le cas échéant apprendre à s’en servir correctement.
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