Les banques ne prennent pas le risque de conseiller les activistes
Le phénomène des fonds activistes qui a commencé aux États-Unis commence à gagner du terrain en Europe. Les banques refusent toutefois de collaborer avec ces investisseurs, de peur de perdre leurs commissions et de compromettre leur futur mandat de conseil. En travaillant pour ces acteurs, elles gagneraient beaucoup moins malgré le nombre d’opérations M&A traitées chaque année.
Les fonds activistes sont toujours susceptibles de générer des conflits d’intérêts
Nestlé a annoncé en fin d’année son intention de revendre ses parts dans L’Oréal. La firme suisse avait déjà subi la pression de Third Point à ce sujet depuis un an et demi. Ce fonds représente une lignée d’investisseurs qui font beaucoup parler d’eux ces derniers temps : les activistes.
Ces actionnaires mettent la pression sur les conseils d’administration pour vendre certaines parts de l’entreprise, un procédé profitable à court terme. Toutefois, la majorité des banques commerciales refusent de conseiller ces investisseurs activistes, par crainte d’un éventuel conflit d’intérêt.
Important Les gros clients n’apprécient guère que leur banque puisse soutenir des investisseurs capables de les forcer à opérer une transaction.
C’était le cas d’UBS en 2017. L’établissement suisse, qui comporte à la fois une banque à distance et un volet dédié aux investissements, a conseillé Eliott lors de la cession de NXP. Elliott avait demandé 135$ par action au lieu des 110$ proposés par Qualcomm. L’opération s’est soldée par un échec, et UBS a subi les foudres de ses clients.
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Les banques ménagent leurs commissions auprès des grosses entreprises
Dans les opérations de fusion-acquisition, les banques gagnent plus en commission dans la défense. Il est arrivé à Procter&Gamble de débourser plus de 100 millions de dollars lors d’une bataille M&A, tandis que Trian Partners a à peine dépensé le quart.
Par ailleurs, le fait de conseiller les dirigeants dans un contexte difficile permet aux banques de gagner leur confiance et de décrocher un mandat supplémentaire. Rester aux côtés des grandes entreprises reste donc plus lucratif pour les établissements bancaires, à court terme aussi bien qu’à long terme.
Toutefois, certaines banques continuent leur collaboration avec les fonds activistes notamment Houlihan Lokey avec Barrington Capital.