Malgré le succès commercial, les banques en ligne et mobiles ne sont pas encore rentables
Le coût moins élevé des services des banques en ligne explique leur succès auprès des particuliers, ces derniers cherchant à faire baisser leurs charges fixes pour un meilleur pouvoir d’achat. Près de 4,4 millions de personnes, soit un peu plus de 6 % des Français, possèdent un compte dans une néobanque. Mais malgré leur essor, ces acteurs ne parviennent pas à devenir rentables.
Les tarifs attractifs, premier facteur de succès des banques en ligne
Selon une récente étude de l’agence de marketing à la performance iProspect, les tarifs attractifs sont la principale raison citée par les clients pour justifier leur départ des établissements bancaires traditionnels vers les enseignes en ligne. Sur la base des frais appliqués en 2017, Boursorama obtient le titre de banque la moins chère avec une moyenne de 19 euros, devant ING Direct (22 euros) et Fortuneo (28 euros).
Pour toutes les autres, le montant dépasse la barre des 100 euros, comme Monabanq (105 euros) et Axa Banque ainsi que Hello Bank! (à égalité à 138 euros). Le premier acteur traditionnel, le Crédit coopératif, ne pointe qu’au 7e rang avec 178 euros.
Depuis une interface numérique ou à une application mobile, chez les néobanques N26, Orange Bank et Revolut, l’ouverture d’un compte ne prend que quelques minutes. Pour le Compte Nickel, la souscription est tout aussi rapide depuis une borne spéciale installée dans les bureaux de tabac partenaires.
L’étude iProspect indique que « la consultation du solde de leur compte en temps réel est la première utilisation des services en ligne par les particuliers ». Les autres usages les plus courants sont le transfert d’argent vers un autre compte, le paiement d’achats sur internet et l’envoi d’une demande de prêt.
Je compare les offres bancaires
Le service client et l’accessibilité permanente, deux critères clés
Pour les Français de la tranche 25-49 ans qui envisagent de se tourner vers une enseigne numérique, outre les tarifs, deux critères sont cruciaux :
- la qualité du service client malgré l’absence de contact physique,
- la disponibilité des conseillers.
En la matière, les banques en ligne sont nettement plus performantes que leurs concurrentes traditionnelles, ING et Fortuneo figurant en tête du palmarès établi par l’association UFC-Que Choisir.
Les établissements physiques sont pénalisés notamment par l’incapacité à fournir des conseils vraiment personnalisés et les limitations horaires, alors que pour 30 % des personnes interrogées par iProspect, l’accessibilité de leur banque 24/24H et 7/7 jours est essentielle.
Malgré le succès commercial, la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous
EtudeD’après l’étude, « le manque d’interaction humaine, cité par environ 23 % des sondés arrive en premier sur la liste des principaux inconvénients des établissements bancaires en ligne ». Un pourcentage similaire (autour de 21 %) des répondants déplorent l’inexistence d’agence et redoutent le piratage ou le vol de leurs données.
D’ailleurs, les personnes interrogées préfèrent une banque appartenant à un groupe solidement implanté en France. Enfin, un épargnant sur 10 évoque le frein que constitue un changement de banque.
Malgré l’attrait indéniable de leur offre et l’intérêt croissant des consommateurs, qui leur donne une place grandissante dans le paysage bancaire français, les banques en ligne et néobanques ne parviennent pas à faire des bénéfices.
Un rapport publié en fin d’année dernière par l’ACPR portant sur le modèle économique de ces acteurs financiers annonce néanmoins l’atteinte du seuil de rentabilité d’ici à 2020 pour certaines enseignes. En attendant, pour attirer et conserver les clients sur un marché ultra-concurrentiel, le développement des offres à distance devrait se poursuivre.
