La Libra risque de faire obstacle aux financements bancaires de Facebook
Selon le Financial Times, Facebook risque de perdre certaines de ses sources de financement si la Libra ne se soumettait pas à la régulation en place. En même temps, la cryptomonnaie doit répondre aux attentes des acteurs du secteur bancaire. Le journal britannique a d’ailleurs noté l’attachement de ces derniers à leur rôle dans le système financier.
Dès les premières phases de préparation, le projet de création de cryptomonnaie de Facebook a suscité de grandes inquiétudes et enchaîné les mésaventures. Les analystes et les banquiers redoutent entre autres l’impact de cette initiative sur le monde de la finance et l’écosystème en général.
Un article du Financial Times, publié le 22 octobre dernier, a d’ailleurs révélé que la Libra risque d’avoir un impact sur les financements bancaires de l’entreprise. Les institutions bancaires évoquent notamment des problèmes de régulation face à ce projet sans précédent.
De leur côté, les autorités américaines se contentent pour l’instant de surveiller le dossier de très près pour détecter la moindre irrégularité.
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Un secteur en pleine effervescence
Globalement, les banques se sont montrées sceptiques par rapport à la Libra. Toutefois, elles ont déjà lancé de nombreuses recherches sur la blockchain, le système sur lequel se basent les cryptomonnaies. À la mi-octobre 2019, la Bank of America a notamment confirmé travailler sur le ripple, un jeton connu sur le cryptomarché.
Elle avait d’ailleurs publié une offre d’emploi pour trouver un expert en la matière au cours de cette année. Néanmoins, l’établissement n’a pas encore développé officiellement de projet impliquant son utilisation.
De son côté, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a été récemment convoqué à Washington pour défendre la Libra devant le Congrès. Pendant ce temps, la France, l’Italie et l’Allemagne envisagent d’interdire cette cryptomonnaie.
Selon les propos du ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, recueillis par l’AFP en marge des réunions de la Banque mondiale et du FMI :
« La Libra n’est pas la bienvenue sur le territoire européen. Nous prendrons des mesures avec les Italiens et les Allemands parce que c’est notre souveraineté qui est en jeu ».
Bruno Le Maire.
Une mise en garde explicite
Le PDG d’ING, Ralph Hamers, a indiqué aux journalistes du Financial Times que les banques et autres institutions financières devaient tenir le rôle de gardiens du système financier. Autrement dit, elles sont tenues de faire respecter la loi et l’ordre dans ce milieu.
Le dirigeant de la banque néerlandaise s’inquiète notamment du fait que la cryptomonnaie de Facebook risque de favoriser le développement des activités criminelles. En effet, l’entreprise pourrait ne pas atteindre le même niveau de garanties que les acteurs œuvrant actuellement dans le secteur.
Comme l’indique le PDG de la banque néerlandaise :
« Alors, nous pourrions prendre des mesures pour exclure le client, ou ne pas l’accepter, ainsi ce sont des discussions que vous devez avoir ».
Cette inquiétude s’accompagne par ailleurs d’une mise en garde à l’adresse de l’entreprise américaine. À cause de son projet Libra, elle pourrait avoir plus de difficultés à bénéficier de financements bancaires. Ces propos doivent toutefois être relativisés, étant donné que le dirigeant n’a fourni aucune précision sur la relation entretenue par son établissement avec Facebook.