La digitalisation rend l’épargne plus accessible aux consommateurs africains
En Côte d’Ivoire, comme partout en Afrique, l’obtention de prêts auprès des banques et des établissements de microfinance est soumise à diverses conditions comme les garanties, une épargne minimale, etc. Ainsi, cette offre est souvent inaccessible pour la grande majorité de la population. Depuis peu, la situation a nettement évolué avec la digitalisation de l’épargne sur tout le continent.
Issue de la numérisation du secteur financier, l’épargne digitale se démarque des formules traditionnelles (DAT, Livret A, etc.) à travers son côté pratique, flexible et personnalisable. Cette nouvelle offre aide notamment à mieux maîtriser ses placements et à effectuer différents types de transactions en adaptant les recommandations à chaque profil.
La banque mobile Chime, par exemple, permet à ses utilisateurs d’épargner en arrondissant systématiquement le montant de chaque achat. La jeune pousse Digit, de son côté, calcule le montant optimal pouvant être économisé par chaque utilisateur en fonction de son rythme de vie. Au final, épargner devient plus facile et rémunérateur.
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Conditions indispensables à la démocratisation de l’épargne digitale
L’épargne digitale a besoin d’un produit innovant, d’un canal de distribution performant et d’une stratégie marketing optimisée pour se développer sur le continent africain. Une fois ces conditions réunies, les consommateurs auront facilement accès à cette offre et évolueront éventuellement vers d’autres produits financiers.
Concrètement, l’extension de la couverture ainsi que la réduction des coûts des réseaux 3G et 4G permettront de favoriser la digitalisation des systèmes traditionnels tels que les tontines. Par ailleurs, l’épargne numérique requiert :
- un cadre juridique spécifique ;
- un service client efficace ;
- des systèmes interopérables ;
- des plateformes plus sécurisées ;
- une communication ciblée.
Pour être plus attractifs, les produits proposés par les acteurs du secteur doivent être inédits, dynamiques et évolutifs. Il est donc indispensable de comprendre les comportements et les besoins des consommateurs. De cette manière, l’établissement d’épargne pourra identifier les facteurs décisifs en la matière et couvrir l’ensemble du marché, incluant les individus peu lettrés, voire illettrés.
D’ailleurs, cette nouvelle forme d’épargne permet d’empêcher l’exclusion financière de certaines populations. Elle donne également la possibilité :
- de limiter le phénomène de thésaurisation ;
- d’améliorer le suivi des flux financiers ;
- de générer plus de revenus fiscaux
Tout cela afin d’améliorer la politique économique dans sa zone de couverture.
L’originalité de l’épargne digitale dépend foncièrement de la compréhension du marché et des besoins à satisfaire. Pour parvenir à ce niveau.
L’acteur en question doit adopter une approche centrée sur les clients, les incluant dans chaque étape du développement de l’offre.
Ainsi, il réussira à répondre aux attentes des consommateurs en matière d’accessibilité et de rendement.
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Principaux atouts de ce type d’épargne
L’épargne digitale fait désormais partie des offres incontournables pour une banque en ligne. Ce type d’établissement est souvent la filiale d’un groupe bancaire international et hérite de l’expertise de ce dernier. Quelques plateformes proposent également ces produits financiers. En Afrique, cette tendance est confirmée par des enseignes telles que Banxy Bank, UBA ou encore SC Mobile.
Les acteurs du secteur doivent toutefois s’adapter aux spécificités de la population cible pour assurer une pénétration optimale de l’épargne digitale sur le marché.
Une étude menée récemment par le cabinet d’expertise MSC (MicroSave Consulting) en Côte d’Ivoire a, par exemple, permis d’identifier les facteurs décisifs dans le choix des outils de gestion financière dans la région.
Auprès des établissements traditionnels, les Ivoiriens abandonnent souvent leur projet d’épargne ou de crédit en raison des nombreuses conditions à remplir pour l’ouverture du compte et l’obtention du prêt. Ces acteurs exigent des dépôts minimums, des justificatifs de revenus, etc. Pourtant, le rendement du produit financier est rarement à la hauteur de ces difficultés.
Cependant, le cadre légal actuel empêche souvent l’apparition de nouveaux acteurs dans le secteur. Pour surmonter les contraintes réglementaires dans l’UEMOA, les banques et assurances locales ont décidé de collaborer avec les émetteurs de monnaie électronique (EME). Ce partenariat vise à développer des solutions d’épargne digitale comme Blê Blê ou MOMO Kash.
D’autres acteurs comme Yeeld, en revanche, bénéficient de leur expérience sur le marché international. L’application permet à l’utilisateur d’épargner en arrondissant ses paiements par carte. La somme obtenue sera ensuite transférée sur un portefeuille électronique Amazon. Au final, le client augmentera son pouvoir d’achat à hauteur de 4 %.