Quand les Marocains préparent la transmission de leur capital via l’assurance-vie
En l’espace d’une décennie, le marché de l’assurance-vie fait état d’une collecte particulièrement dynamique. Les contrats étant de plus en plus prisés par les Marocains, le montant a triplé entre 2007 et 2017. C’est loin d’être un hasard quand on sait que les épargnants sont relativement mieux rémunérés, en plus de bénéficier d’une fiscalité particulièrement attractive. Il s’agit d’une alternative aux placements immobiliers et à l’investissement en actions.
Si les fluctuations sur le marché boursier dissuadent les populations de fructifier leur épargne dans des placements risqués, rares sont les opportunités d’investissement dans l’immobilier. Par ailleurs, les produits bancaires distribués actuellement sont peu rentables. Pour toutes ces raisons, les ménages marocains ont replacé leur confiance dans l’assurance-vie.
D’ailleurs, ce support liquide permet de transmettre son capital à l’héritier de son choix, tout en bénéficiant de certains avantages fiscaux. Entre 2015 et 2017, l’assurance-vie a progressé de 22 %.
Mais le rythme de croissance ne s’est pas maintenu, sachant que celle-ci n’a augmenté que de 7,4 % à la fin du mois de septembre (soit 13,3 milliards de dirhams de primes). Cette proportion correspond tout de même à 43 % de l’ensembles des cotisations du secteur de l’assurance.
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Les ventes de contrats d’assurance-vie totalisent 44 % du chiffre d’affaires du secteur
Entre le mois de janvier et le mois de septembre 2018, les fonds versés dans les produits d’épargne ont connu une inflation de 6,6 %, soit un montant de 10,5 milliards de dirhams au total.
Ce dynamisme a été porté par la souscription de contrats d’assurance non-vie. Mais la collecte de l’assurance-vie constitue également une part importante de revenus pour le secteur. Alors que la part de marché était de 33 % en 2007, elle s’établit à 44 % en 2017.
Insaisissables sont les sommes versées
En plus d’être un produit de placement non risqué, l’assurance-vie constitue un moyen de conserver son épargne malgré les différends avec le fisc. Ce dernier ne peut toucher à l’argent placé dans le contrat pour assurer le recouvrement de l’impôt, dans le cadre d’un avis à tiers détenteur (ATD). Cette protection garantit en quelque sorte, le succès du produit.
Selon les initiés, le contexte économique est aussi propice au développement de ce produit de placement. Les épargnants peuvent être séduits par la performance de l’assurance-vie. Quand ils aspirent à transmettre les capitaux à un éventuel héritier (mentionné dans la clause bénéficiaire), ils profitent d’une fiscalité peu contraignante. En outre, les sommes placées sont restituées aux bénéficiaires, au cas où l’assuré décède.
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Des contrôles pour lutter contre le blanchiment d’argent
Face à la montée en force de ce produit d’épargne, l’autorité compétente a tout intérêt à s’assurer de la fiabilité des versements, de façon à lutter contre le blanchiment d’argent. Ainsi, une surveillance a été entamée depuis le début de l’année.
En tout cas, la progression de l’assurance-vie est en phase de reprendre son rythme normal après trois années prospères où la croissance se chiffrait à 22 %.