L’Inde fixe des limites aux GAFA pour endiguer leur monopole sur le marché des paiements
La structure numérique de l’Inde est aussi, voire plus avancée que celle des pays développés. Les GAFA ont senti le filon et y ont développé chacun leur service de paiement. L’environnement était propice pour dominer le marché, mais le gouvernement vient d’annoncer le lancement d’une politique antitrust limitant les parts de chacun.
L’infrastructure standardisée de l’Inde attire sans aucun doute les géants du web, qui y voient une véritable mine d’or pour déployer leurs solutions de paiement. En effet, ce pays possède un réseau numérique avancé, bien plus encore que certains pays développés, les GAFA n’avaient plus qu’à se servir. Cependant, le plan de ces derniers vient d’être contrecarré par le pays hôte, celui-ci venant d’annoncer l’entrée en vigueur d’une politique antitrust, comme le relaie les sites de comparaison banque.
Cette réforme s’appliquera à partir de janvier prochain, mais les sociétés de solution de paiement auront jusqu’en 2023 pour opérer les ajustements nécessaires afin de se conformer à cette nouvelle règlementation.
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Un seuil de 30 % à ne pas franchir
L’Inde a décidé de réguler la concurrence sur le marché des paiements via une politique antitrust. Cette mesure stipule, entre autres, qu’aucune enseigne dédiée à la solution de rétribution n’a le droit d’accuser plus de 30 % des transactions globales sur le mois. Une nouvelle particulièrement contraignante pour Google, dont le service de paiement en représente à l’heure actuelle 38 %.
La société américaine indique que cette politique risque de nuire au pays. À son directeur de service, Sajith Sivanandan, d’indiquer :
Les paiements numériques en Inde en sont encore à leurs balbutiements et toute intervention à ce stade devrait être faite en vue d’accélérer le choix et l’innovation des consommateurs. Un modèle ouvert et basé sur le choix est essentiel pour conduire cette dynamique.
Sajith Sivanandan.
Aux analystes de souligner toutefois que Google est réputé dans le milieu par sa volonté d’avoir le monopole des marchés. Apple et Facebook sont aussi concernés par cette réforme du gouvernement indien et disposeront d’un délai de deux ans pour s’y conformer. Cependant, la politique annoncée par l’Inde reste assez vague, et aucun des GAFA ne sait encore comment il va s’y prendre pour ne pas franchir cette barre chaque mois.
Une mauvaise nouvelle pour Facebook
Google est catégorique, la politique antitrust risque de freiner, voire stopper totalement l’inclusion financière dans le pays des Maharajas. Les grandes banques du pays rétorquent cependant que cela reste leur objectif final, mais il n’est pas question de donner le monopole du marché des paiements aux GAFA. Elles rajoutent que ce sera le meilleur moyen de réguler la concurrence et de diversifier la fintech. Qui plus est, les jeunes Startups auront plus de chances de s’imposer sur le marché et non d’être englobées par ces géants du web.
À l’instar de Google, Facebook devra aussi revoir ses plans. Après deux ans de tests avec une version bêta de son service de paiement via WhatsApp, la société de Marck Zuckerberg vient tout récemment de recevoir de la National Payments Corporation of India (NPCI) l’autorisation de lancer la version finale. Cette nouvelle fonctionnalité de Facebook comptabilise déjà plus d’un million de souscripteurs. Avec autant d’utilisateurs, le trafic risque d’être intense et a de grandes chances de ne pas se conformer aux 30 % mensuels décrétés par l’Inde. À voir comment Facebook et Google vont gérer la situation, et s’ils décident de se retirer.