L’univers bancaire ainsi que plusieurs autres secteurs d’activité français se trouveraient sous la houlette de six grandes banques
Le secteur bancaire est très concurrentiel en apparence, mais un rapport financier vient contester cette idée. En effet, bon nombre de succursales bancaires appartiennent à un seul groupe, il en va de même pour les néobanques et les banques en ligne. Ce rapport révèle aussi que les banques sont présentes au-delà de la sphère purement financière.
Quelle banque choisir ? Généralement pour répondre à cette question, les particuliers se basent sur le rendement de leurs épargnes ou sur les taux d’intérêt de leurs prêts. Ce choix épineux laisse penser que les succursales bancaires sont concurrentes, mais des rapports financiers témoignent d’une collaboration entre différentes enseignes, voire même parfois une certaine interdépendance.
Qui plus est, opter pour tel ou tel établissement ne signifie pas forcément que l’on en délaisse une autre, car on peut retrouver l’empreinte de cette dernière chez la nouvelle détentrice de son compte. Ce rapport financier révèle aussi que le secteur bancaire n’est pas le seul point d’ancrage des groupes bancaires français.
Les mêmes banques, mais sous un autre nom
Les crédits constituent l’une des principales activités des banques dont elles s’attèlent à peaufiner l’offre afin d’inciter leurs clients à y souscrire. Pour autant, elles possèdent toutes leur propre établissement de crédit spécialisé, ce qui peut sembler paradoxal puisque l’offre de prêts de ces filiales va entrer en concurrence avec celle de leur maison mère.
Mais il convient d’admettre que l’univers bancaire est complexe, on ne saurait apporter une réponse probante à cette situation contradictoire. Ainsi :
- Cetelem et Cofinoga sont rattachés à BNP Paribas ;
- Cofidis appartient à Crédit Mutuel ;
- Franfinance à Société Générale ;
- Sofinco à Crédit Agricole.
La situation est semblable concernant les néobanques, ces nouveaux acteurs économiques qui, en apparence, viennent renverser la hiérarchie préétablie par les banques traditionnelles. Sans oublier les banques en ligne et autres fintechs. Beaucoup de ces enseignes de dernière génération se trouvent sous la houlette des succursales classiques. On peut notamment citer :
- Shine et Lumo qui sont détenues par Société Générale ;
- Nickel, qui appartient à 95% à BNP Paribas ;
- Fortuneo qui est sous le giron de Arkéa ;
- Hello Bank qui fait partie des filiales de BNP Paribas ;
- Boursorama, qui fait partie du groupe Société Générale ;
- BforBank, dont la maison-mère est Crédit Agricole ;
- KissKissBankBank qui est détenu par La Banque Postale.
Des banques présentes dans d’autres secteurs d’activité
En dépit de la concurrence entre les six principaux groupes bancaires français, ils sont aussi capables de collaborer lorsque la situation l’exige. Ainsi, en réponse à l’hégémonie des solutions de paiements américaines Google Pay et Apple Pay en France, ils ont mis au point un service de rétribution commun. C’est ainsi que Paylib a pu voir le jour, grâce à la collaboration entre :
- Crédit Mutuel Arkéa ;
- Société Générale ;
- BNP Paribas ;
- Crédit Agricole ;
- BPCE ;
- Banque Postale ;
- Crédit Mutuelle Alliance Fédérale.
Le secteur bancaire est loin d’être le seul domaine d’activité des succursales. En effet, bon nombre d’entre elles investissent dans les médias. Ainsi, Crédit Mutuel détient des parts chez le groupe de presse Ebra, qui édite entre autres Le Progrès et le Dauphiné Libéré. De même, pour Rossel La Voix, éditeur de La Voix du Nord, le groupe appartient en partie à Crédit Agricole Nord de France.
L’immobilier constitue également l’un des points d’ancrage des banques. Ici c’est Crédit Agricole qui a la plus forte empreinte, détenant le réseau d’agences Square Habitat. Cependant, l’établissement a aussi sa propre agence de promotion immobilière, dénommée Crédit Agricole immobilier, en plus de posséder 19 % des actions du promoteur Icade, une agence à priori concurrente.