Crédit Agricole préfère se montrer prudent, malgré ses bénéfices du troisième trimestre
Crédit Agricole a rapidement réussi à redresser la barre suite au premier cantonnement. Le groupe mutualiste a, en effet, dégagé plus d’un million et demi d’euros de bénéfices durant le troisième trimestre. Une performance qu’il doit notamment à son entité cotée CASA. Mais en dépit de ces revenus conséquents, l’enseigne française préfère jouer la carte de la prudence.
La banque est l’un des secteurs ayant été les plus impactés par les retombées de la pandémie du covid-19. Néanmoins, les succursales ont eu le temps de se remettre dans le vert depuis la reprise. Crédit Agricole a notamment profité de la fin du premier confinement pour engranger d’énormes profits. Le groupe mutualiste vient d’ailleurs de publier son bilan du troisième trimestre où il fait mention de bénéfices à hauteur de 1,77 milliard d’euros, dont 977 millions d’euros proviennent de Crédit Agricole SA (CASA).
Par comparaison des banques, la succursale française est de celles à avoir le mieux tiré son épingle du jeu, mais elle préfère rester le qui-vive.
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La prudence reste de mise
1,77 milliard d’euros de chiffre d’affaires, ces bénéfices sont inférieurs à ceux enregistrés un an plus tôt, toutefois cela reste une excellente performance compte tenu de la conjoncture actuelle et permet de compenser les pertes du second trimestre. Ces profits, la banque verte les doit en particulier à ses activités dans la banque de détail, de financement et d’investissement.
À savoir, ces revenus permettent à Crédit Agricole de se constituer une marge quant à la diminution prévue des crédits à la consommation, sans parler de la diminution des rendements pour la gestion d’actifs.
À l’aune du reconfinement, le groupe mutualiste peut se montrer optimiste. Néanmoins, il souhaite se montrer prudent. Le directeur général de Crédit Agricole SA explique que :
La chute du PIB attendue en novembre devrait être deux fois moindre que celle du printemps. Mais cette fois-ci, on ne voit pas aussi clairement la sortie du tunnel. Nous devons plutôt intégrer un horizon de temps nous portant à mi-2021.
En effet, comme l’ont souligné de nombreux analystes, le coût du risque a sensiblement augmenté. Chez l’entité cotée de Crédit Agricole, il est multiplié par 1,7 et par plus de 4 dans le segment de la banque d’investissement. Le groupe français prévoit ainsi de mobiliser une majeure partie des bénéfices engrangés durant le troisième trimestre afin de se constituer une plus grande réserve de capitaux pour faire face à d’éventuels imprévus.
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Envisager le pire
Parallèlement aux mesures entreprises pour faire face à la hausse du coût du risque, Crédit Agricole annonce aussi une restructuration. Rien d’officiel pour le moment, mais il se murmure que la banque souhaiterait diminuer ses activités aux Pays-Bas et envisagerait ainsi d’y céder sa filiale de crédit à la consommation.
Un retrait on ne peut plus logique, puisque le rendement de ce segment affiche une tendance à la baisse depuis le mois de mars et la situation ne semble pas près de s’améliorer. Cette réforme s’inscrit dans la stratégie dite de la « prudence » adoptée par le groupe mutualiste tandis que d’autres mesures sont également à l’étude. C’est en tout cas ce que sous-entendent les déclarations du directeur adjoint de CASA, Jérôme Grivet, qui a indiqué :
Nous allons durcir notre scénario économique central, sans que cela se traduise nécessairement par une explosion du coût du risque.
Jérôme Grivet.
Pour l’heure, compte tenu du flou qui persiste sur le devenir économique d’ici l’année prochaine, Crédit Agricole souhaite assurer la continuité du business en soutenant les entreprises, c’est ainsi que le groupe a reporté les échéances de remboursements des prêts de ces dernières.