2 700 postes vont disparaître très prochainement d’ABN Amro
Après ING, Deutsche Bank ou encore Société Générale, c’est au tour de la banque néerlandaise ABN Amro d’annoncer qu’elle va aussi procéder à une réduction de ses effectifs. Des suppressions de postes qui résultent bien évidemment des retombées de la crise sanitaire, mais qui sont aussi dues à une érosion de leur rentabilité.
Ces dernières années, la rentabilité de la banque néerlandaise ABN Amro affichait une tendance baissière, un déficit amplifié par les retombées de la pandémie du covid-19.
Au premier semestre 2020, le groupe basé à Amsterdam déplorait des pertes à hauteur de 400 millions d’euros, avant d’engranger des bénéfices estimés à 301 millions d’euros au troisième trimestre. Des profits qui n’ont pas suffi pour autant à rehausser la courbe négative de leur rentabilité.
C’est pourquoi ABN Amro a annoncé une restructuration, c’est du moins ce que relaient les sites de comparaison banque, auprès desquels le groupe avait déjà lâché quelques détails l’été dernier. Toujours est-il qu’il semblerait que les mesures définitives soient toutefois plus radicales que prévues.
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Des retraits et un recentrage
Face à la baisse continuelle de sa rentabilité, ABN Amro avait présenté l’été dernier la première partie de son plan de restructuration. Sa direction annonçait alors vouloir diminuer la présence de l’enseigne dans la banque d’investissement (BFI) en se retirant du territoire américain, asiatique et australien pour recentrer ses services en Europe du Nord. Le patron d’ABN Amro, Robert Swaak expliquait il y a une semaine lors d’une conférence de presse que :
Le retrait des activités non stratégiques de notre BFI annoncé en août était une première étape. Aujourd'hui, nous annonçons vouloir devenir une banque personnelle ancrée dans l'âge numérique répondant aux besoins de nos clients là où nous avons une présence importante, aux Pays-Bas et dans le nord-ouest de l'Europe.
Robert Swaak.
La banque néerlandaise souhaite dès lors se concentrer davantage sur les activités de banque de détail, avec des produits notamment destinés à ses sociétaires les plus fortunés. ABN Amro entend aussi toutefois développer des offres pour les grandes enseignes et les PME.
Cette restructuration suggérait l’été dernier la suppression d’environ 800 postes, mais il semblerait que la réduction des effectifs soit aujourd’hui plus massive par rapport à ce qui a été prévu. En effet, lors de cette conférence de presse, le groupe a annoncé la disparition d’environ 2 700 postes, soit 15 % de ses effectifs. Grâce à cette mesure, la banque espère limiter ses dépenses annuelles à 4,7 milliards d’euros et économiser 700 millions d’euros d’ici les quatre prochaines années.
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Une mesure logique
ABN Amro vient allonger la liste déjà bien étoffée des banques européennes prévoyant des suppressions de postes. En effet, à la mi-novembre, le groupe espagnol Santander avait aussi annoncé une réduction à hauteur de 14 % de ses effectifs, soit près de 4 000 emplois. Il en va de même pour Commerzbank, Credit Suisse, la banque suédoise Handelsbanken, Deutsche Bank ou encore HSBC.
En France, Natixis et Société Générale sont les premiers à avoir présenté leur plan de réduction d’effectifs, mais d’autres succursales locales devraient aussi suivre le mouvement. Et à l’instar d’ABN Amro, les deux banques françaises prévoient également de réduire sa présence dans la banque d’investissement.
Pour les analystes du secteur bancaire, ces suppressions de poste s’inscrivent dans une logique de rationalisation de coûts, compte tenu des progrès dans les services numériques et de la crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus. Ces derniers rajoutent qu’il faudra se montrer patient et adopter une politique de rendements sur le long terme, car il faudra du temps pour que la situation économique retrouve son niveau d’avant la crise.