L’industrie des fonds d’investissement s’en est sortie presque indemne de la période de turbulence de 2020
Comme à l’accoutumée, chaque début d’année est le moment choisi par la majorité pour faire une rétrospective sur la période d’exercice précédente. Et en ce qui concerne le secteur de la gestion d’actifs, l’on constate que la saison était plutôt encourageante même si les contextes portaient à croire le contraire.
Fortement dépendante de l’économie réelle, l’industrie des fonds d’investissement fait partie des secteurs fortement exposés au marasme économique engendré par la crise sanitaire. L’effondrement historique des Bourses mondiales constaté dès les premiers confinements le prouve d’autant que la chute des cours du pétrole n’a fait qu’aggraver la situation.
De quoi renforcer la crainte auprès des gérants d’actifs craignant le pire, mais il semblerait qu’au final, la filière s’en est sortie presque indemne de cette zone de turbulence pour finir la saison 2020 sans trop de dégâts. À travers une comparaison des banques et des enquêtes de conjoncture, différents cabinets d’étude à l’instar de Fitch Ratings, de McKinsey ou de Moody’s le prouvent en mettant en exergue les indicateurs pointant dans ce sens.
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Quelques signes d’affaiblissement se sont manifestés, mais…
Pour l’industrie des fonds d’investissement, le krach boursier constaté en mars dernier et l’effondrement des cours du pétrole sont certes les éléments majeurs portant à croire que le secteur traversait une mauvaise passe en 2020. Mais des études récentes ont aussi démontré que d’autres signes d’affaiblissement se sont manifestés sur cette saison.
Pour le dire, il suffit de prendre en compte le fait que face aux difficultés, certains gestionnaires étaient contraints d’alléger leurs bases de coûts se manifestant essentiellement à travers la réduction des effectifs rattachés à la gestion d’actifs. Ce, en prenant en exemple le cas de Credit Suisse ou de BNP Paribas Asset Management (AM) qui sont tous deux obligés de se séparer de 10% de leurs salariés.
S’ajoutant à cela, l’on constate également que l’année dernière n’était pas la saison des profits pour les professionnels du domaine si l’on croit un responsable de chez McKinsey précisant dans un rapport que :
Le résultat brut d’exploitation de l’industrie devrait s’inscrire en recul de 15% en Europe, de 5% aux États-Unis et rester stable en Asie.
Ce, en ajoutant que pour le cas du Vieux continent et des acteurs de l’outre-Atlantique, cette baisse plus soutenue qu’en Asie s’explique à travers un certain retard dans l’ajustement des charges.
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Le secteur a tenu bon
En se référant aux indicateurs susmentionnés, l’on serait tenté de croire que l’année 2020 n’a pas été de tout repos pour l’industrie des fonds d’investissement. Toutefois, les analystes s’accordent à dire que par rapport aux autres, le secteur a tenu bon pour permettre à un représentant de Fitch Ratings de dire que :
Il y a eu des changements limités dans les notes de solidité financière en 2020, dans la mesure où la plupart des gestionnaires d’actifs sont moins endettés que les autres sociétés, et ont donc de la marge pour résister à des baisses d’EBITDA.
Dans son rapport, McKinsey donne plus de précision :
Nous estimons que les encours moyens de l’industrie ont progressé de 5% en Europe l’an dernier, et de 10% aux États-Unis, où le rebond des marchés boursiers a été à la fois plus rapide et plus marqué.
Ainsi, tout indique qu’en dépit des conséquences de la crise, la croissance était au rendez-vous pour les actifs sous gestion pour permettre à McKinsey de tabler sur des perspectives plutôt encourageantes sur la saison 2021 en soulignant que :
Les flux devraient rester globalement positifs sur l’exercice, comme chaque année depuis la crise de la zone euro en 2011.
