Des signes avant-coureurs montrent que les banques de la zone euro risquent de payer cher leurs prises de risque excessives
En tant que superviseur des banques de la zone euro, la BCE ne se lasse pas de tirer la sonnette d’alarme. La preuve, l’institution revient à la charge et rappelle qu’avec leurs prises de risque excessives, ces établissements financiers ne sont plus à l’abri du danger et peuvent en payer le prix fort.
À travers Andrea Enria, président du superviseur des grandes banques de la zone euro, la Banque centrale européenne a, une fois de plus, averti les organismes financiers de sa juridiction. Ce, en faisant savoir qu’en accordant trop de confiance aux entreprises trop endettées, ils s’exposent fortement à une menace pouvant mettre en péril leur santé financière.
Pour mieux convaincre M. Enria a même procédé à une comparaison des banques en prenant en exemple la déroute récente du fonds new-yorkais Archegos qui a coûté des milliards de dollars aux enseignes bancaires concernées.
Tout cela pour en venir au fait que la menace est réelle et à l’affût de la moindre occasion pour surgir.
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La menace est réelle
L’environnement financier caractérisé par l’interconnexion entre les banques et le secteur bancaire parallèle (hedge funds, family office...) court le danger d’une prise de risque excessive.
Andrea Enria
C’est en cette phrase qu’Andrea Enria décrit l’univers dans lequel évoluent actuellement les banques de la zone euro pour ainsi dire que la menace est réelle pour ces dernières en faisant allusion aux différents facteurs pouvant entraîner une déflagration soudaine.
À commencer par leur obstination à mener des opérations financières auprès des marchés de produits dérivés liés aux actions et des entreprises croulant sous le poids de la dette selon ce responsable y découvrant :
Une menace de laisser les banques trop exposées à des ajustements soudains et corrections des prix des actifs.
Andrea Enria
Pour aller plus loin, M. Enria a également ajouté d’autres éléments générateurs de risques qu’il a bien voulu qualifier de :
Signes avant-coureurs d’une augmentation de l’endettement, de la complexité financière et de l’opacité.
Andrea Enria
À savoir :
- Des prêts comportant des clauses restrictives trop légères, voire inexistantes, laissant les banques à la merci d’emprunteurs défaillants ;
- Un indice de facteur de levier de plus de six.
Concernant ce dernier point, Andrea Enria a jugé utile de rappeler qu’il s’agit du multiplicateur entre la dette de l’emprunteur et son EBITDA (résultat d’exploitation) qui ne doit pas dépasser le seuil plafonné à 4. Tout cela pour en venir au fait qu’avec cette barre de 6 dépassée, le risque est désormais excessif.
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Les banques pourraient payer le prix fort
Face à cette menace, Andrea Enria ne s’est pas retenu pour dire que :
Le secteur financier pourrait payer cher une prise de risque excessive.
Andrea Enria
Une manière pour ce responsable de tenter de ramener les banques à la raison en faisant appel à la prudence dans les opérations à risque sachant que, malgré les avertissements précédents :
La BCE a observé une exubérance continue sur ces marchés qui est préoccupante.
Et autant dire qu’il a de quoi s’en préoccuper selon cet expert qui, pour illustrer, a énuméré le cas d’Archegos, ce fonds new-yorkais fortement endetté qui, dans sa dérive, a coûté plus de 10 milliards de dollars à différentes enseignes bancaires, dont Credit Suisse. Une source de regret pour ce responsable de la BCE s’exprimant en ces termes :
Les banques n’ont pas suffisamment répondu à nos appels à la prudence.