Les temps sont durs pour BNP Paribas et Société Générale
Dans le contexte actuel marqué par la crise sanitaire et économique, il n’est pas surprenant de voir des établissements bancaires afficher un bilan négatif. Ce qui est bien étonnant cependant, c’est de constater que la santé déclinante des banques a commencé bien avant l’apparition du covid-19. D’après les résultats publiés, les groupes BNP Paribas et Société Générale sont particulièrement mal en point.
Faut-il abandonner définitivement les banques de détail ?
Aussi bien pour BNP Paribas que pour Société Générale, les résultats du premier trimestre ne sont guère encourageants. À l’instar de nombreux établissements financiers, les deux groupes ont été pénalisés par les activités en berne de leurs agences physiques, une inertie qui influe évidemment sur leur performance.
Il n’est même pas besoin de recourir à un comparateur banque pour constater que les deux établissements sont loin d’être au mieux de leur forme. Les chiffres publiés sont tellement en deçà des attentes. À tel point que les deux groupes envisagent de mettre en place des plans d’austérité avec, à la clé, de nouvelles fermetures d’agences et de suppression de postes.
Cependant, les sondages d’opinion menés par les groupes ou par d’autres organismes montrent encore un fort attachement des clients aux agences physiques, rendant la prise de décision plus compliquée.
Si le taux de fréquentation des agences a nettement régressé au cours des périodes de confinement, 61 % des clients pensent toutefois que celui-ci retrouvera son rythme de croisière lorsque la situation sera revenue à la normale.
Important Dans ces conditions, tout miser sur la digitalisation des services parait très risqué pour les groupes bancaires qui se trouvent alors face à un dilemme. D'une part, ils sont contraints de réduire leurs charges au minimum, et d'autre part, ils doivent mettre en place de nouveaux produits attractifs et plus rentables.
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Une stratégie à revoir
La crise sanitaire n’est pas la seule raison qui explique les difficultés rencontrées aujourd’hui par les banques. Une récente étude montre que leurs revenus se sont repliés en moyenne de -1,2 % par an depuis 2015.
Cette période correspond à peu près à celle durant laquelle les banques se sont concentrées sur le financement des projets immobiliers des particuliers. Avec des taux immobiliers maintenus à un niveau plancher, les établissements bancaires ont battu des records en termes de volume de crédits distribués, sans pour autant accroître leurs revenus, bien au contraire.
Société Générale et BNP Paribas cherchent aujourd’hui à réduire leurs coûts salariaux. La digitalisation étant inéluctable, des emplois vont, malheureusement, être sacrifiés.