Le développement à l’international des fintechs en Chine serait ralenti par le régulateur financier du pays
La crise sanitaire a accéléré la digitalisation des services financiers en Chine. Une situation qui inquiète le régulateur chinois, notamment en raison de ses impacts sur les établissements bancaires traditionnels. Il somme ainsi les enseignes financières 2.0 à adopter un modèle économique plus proche des banques classiques, ce qui ralentirait l’expansion à l’international de ces fintechs.
La pandémie du covid-19 a accéléré le processus de digitalisation, une véritable aubaine pour les fintechs qui ont ainsi pu attirer davantage de clients et gagner plus de parts de marché. Dans le monde entier, la crise sanitaire a permis à la quasi-totalité de ces acteurs de la finance de prospérer, que ce soit sur le vieux continent, en Amérique ou en Asie.
Mais le développement des fintechs chinoises commence à être freiné par le régulateur chinois. Ce dernier s’inquiète notamment de leur impact sur les établissements financiers traditionnels et les contraignent à se restructurer, comme le relatent des sites de comparaison banque.
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Adopter un modèle économique plus proche des banques traditionnelles
Le géant Ant Group, la société de Jack Ma, a été particulièrement impacté par les exigences du régulateur chinois. En témoigne l’annulation de son introduction en Bourse en novembre dernier. Mais elle n’est pas la seule à devoir se conformer aux nouvelles règlementations. Toutes les fintechs chinoises doivent panser leur business model.
Ainsi, le groupe JD.com a également dû annuler son introduction en Bourse. Par contre, elle a trouvé une parade pour échapper aux contraintes règlementaires. L’entreprise de commerce en ligne créée par Liu Qiangdong a alors été rebaptisée JD Digits.
Toujours est-il que les fintechs chinoises, considérées autrefois comme de puissants moteurs de croissance, sont maintenant perçues comme des menaces à l’encontre des établissements financiers traditionnels. Et l’accélération du processus de digitalisation a incité les autorités chinoises à instaurer de nouvelles règlementations afin de faire évoluer ces enseignes vers des modèles économiques plus proches des enseignes bancaires classiques. Le régulateur chinois exige notamment de ces fintechs d’avoir un capital plus élevé, dans l’éventualité où une grave crise économique venait à sévir dans le pays.
L’Europe reste en ligne de mire des fintechs chinoises
La crise sanitaire a accéléré la digitalisation des services financiers, au grand bonheur des fintechs. Mais en Chine, la situation est différente avec une expansion à l’international freinée par le régulateur financier du pays. Ces sociétés de la technologie financières chinoises s’attèlent alors à développer davantage leurs activités sur le marché local.
De plus, les restrictions de circulation du fait de la pandémie du covid-19 ont entrainé l’arrêt du tourisme chinois, un facteur constituant pourtant le principal levier du développement de ces fintechs asiatiques. Ainsi, la part de revenus de l’international de la société Ant Group se montait à 4,4 % au premier semestre 2020, contre 5,5 % en 2019.
Quoi qu’il en soit, les concernés n’ont pas abandonné leur rêve d’expansion internationale, particulièrement leur développement sur le vieux continent. Elles ont ainsi d’ores et déjà organisé des levées de fonds afin de rendre plus performants leur collecte et traitement des données. Toutefois, ils vont devoir faire face à une réglementation européenne plus stricte sur la protection des données, un défi auquel elles se disent prêtes à affronter. Le secteur financier européen est prévenu.