Les fusions des banques américaines peuvent aggraver la crise dans le secteur bancaire du pays
Le nouveau Président des États-Unis ne voit pas d’un très bon œil les opérations de fusion entre les établissements bancaires du pays. Aussi, il veut ralentir la multiplication de telles opérations en incitant les régulateurs à être plus regardants avant de donner leur aval. Cette décision ne fait pas l’unanimité auprès des acteurs du secteur, certains la jugeant même risquée.
Des conséquences sur la bancarisation
Pour justifier sa prise de position contre les fusions de groupes bancaires, l’administration Biden évoque la flambée des tarifs due à un nombre de plus en plus restreint d’établissements . Une brève utilisation de l’outil comparateur banque permet de vérifier cette impression d’inflation.
En effet, depuis la crise sanitaire, les agences qui ont fermé leurs portes pour cause de confinement et qui n’ont plus eu, par la suite, la capacité de les rouvrir ont été nombreuses. Les opérations de fusion viennent s’ajouter à ce phénomène de fermeture et contribuent à raréfier le nombre de banques physiques en place.
Important Cette raréfaction entraîne, par voie de conséquence, la hausse des tarifs et la non-bancarisation des ménages les plus modestes. En l’espace de deux décennies, le nombre d’établissements bancaires aux États-Unis s’est réduit de 70 % et les opérations de fusion y seraient pour beaucoup. En tout, au cours de ce laps de temps, le pays a vu disparaître plus de 10 000 agences.
Je compare les offres bancaires
Un coup d’épée dans l’eau ?
Plutôt que d’interdire formellement les fusions, le nouvel homme fort de la Maison-Blanche, sur les conseils de la sénatrice Elizabeth Warren, exhorte les régulateurs ainsi que le Département de la Justice à durcir les conditions d’autorisation de fusion .
L’idée du Président Biden n’est pas une révolution. Du temps où Barack Obama était pensionnaire du Bureau ovale, celui-ci avait déjà aussi initié une action dans ce sens, mais sans réellement parvenir à un résultat probant.
Cette fois encore, les observateurs pensent que l’administration Biden ne pourra pas freiner les fusions qui sont aujourd’hui l’une des rares solutions permettant aux banques moyennes de survivre, surtout si les taux d’emprunt restent bas et que les sources de revenus des banques ne cessent de se tarir, comme c’est le cas actuellement.