Les déboires de Crédit Suisse ont fini par attirer l’attention de la Finma et de la chambre basse helvète

Entrée principale du siège social du Credit Suisse à Zurich Paradeplatz.

Dernièrement, Crédit Suisse n’a pas arrêté de faire la une des médias notamment depuis l’annonce de ses résultats au premier trimestre de 2021. Celle qui a donné la preuve de la décadence de l’enseigne survenue sur cette période se traduisant à travers une perte colossale, un endettement considérablement renforcé ou encore l’effondrement de ses actions à la Bourse suisse.

Il a peu de temps encore, en procédant à un comparatif banque, Crédit Suisse pouvait encore se targuer d’être le numéro deux du secteur bancaire helvétique. Mais depuis l’annonce de son premier bilan trimestriel de 2021, l’on serait tenté de croire que cette époque est peut-être révolue étant donné l’ampleur des pertes notamment liées à l'affaire Archegos et à la faillite de Greensill Capital.

Une situation critique qui n’a d’ailleurs pas manqué d’attirer l’attention de la Finma, l'autorité de surveillance des marchés en Suisse, mais également celle de la Commission des affaires économiques de la chambre basse du pays qui a récemment décidé de se pencher sur la question.

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Le numéro deux du secteur bancaire suisse est en mauvaise posture

Depuis la publication du bilan de Crédit Suisse pour la période de janvier à mars, l’on s’accorde à dire que le numéro deux du secteur bancaire helvétique est désormais en très mauvaise posture. Pour s’en convaincre, il suffit de porter un regard sur les principaux indicateurs de performance de l’enseigne annonçant une couleur rouge vif selon les observateurs. À savoir :

  • Une perte nette de 252 millions de francs suisses (228 millions d'euros) ;
  • Une action en bourse décadente qui a perdu près de 30 % de sa valeur depuis début mars ;
  • Une charge de 4,4 milliards de francs (près de 4 milliards d'euros) dans ses comptes.

Concernant ce dernier point, il serait utile de préciser que ces 4 milliards d’euros ont été utilisés pour couvrir les pertes liées à l’affaire Archegos. Ce, pour ainsi dire qu’il s’agit là de l’un des principaux facteurs à la source de sa décadence avec lequel s’ajoute la faillite de Greensill Capital forçant l’enseigne à reverser près de 5 milliards de dollars aux investisseurs qui ont placé des fonds sur les comptes de cette fintech britannique sur ses conseils.

La Fnam et le parlement sont sur le coup

En tant qu’autorité de surveillance des marchés en Suisse, la Fnaim est la première entité à se pencher sur la situation de Crédit Suisse peu après la publication de son bilan trimestriel. Ce, en faisant savoir que des procédures ont été mises en place pour enquêter sur ces pertes liées à l’affaire Archegos en précisant dans un communiqué que :

La Fnaim analysera en particulier les indices de manquements dans la gestion des risques.

Et d’ajouter quelques jours plus tard qu’en ce qui concerne Greensill Capital, un chargé d’enquête sera nommé pour suivre de près ce sujet épineux. Profitant de l’occasion, l’organisme a tenu à souligner que l’aide des autres autorités compétentes serait la bienvenue pour l’épauler dans cette lourde tâche.

Un appel faisant écho auprès du parlement suisse qui a récemment décidé de se pencher sur la question si l’on croit Prisca Birrer-Heimo, un membre de la Commission des affaires économiques de la chambre basse déclarant que :

C'est au tour des politiques de se concentrer sur le dossier Crédit Suisse.

Prisca Birrer-Heimo

Et d’ajouter :

L'enjeu est de savoir si la régulation des grandes banques doit être durcie étant donné les limites de la gestion du risque, des mécanismes incitatifs basés sur les bonus et le montant des réserves en capital que les banques doivent détenir pour faire face à une crise.

Prisca Birrer-Heimo

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