La Banque mondiale et le FMI contestent le projet du Salvador d’introduire le bitcoin dans son système monétaire
Le gouvernement du Salvador souhaite introduire le bitcoin dans son système monétaire, ce qui ferait de ce pays le premier à reconnaitre cette devise numérique, et a sollicité une assistance de la Banque mondiale dans ce projet. Cette dernière s’oppose pourtant à cette initiative, pointant du doigt le manque de supervision et de transparence dans les échanges de cette devise numérique.
Même si ces deux derniers mois la valorisation du bitcoin a chuté de près de moitié, sa démocratisation n’en est pas à sa pleine croissance. À tel point que des pays envisagent de reconnaitre cette cryptomonnaie en tant que devise officielle. C’est notamment le cas du Salvador, cet État d’Amérique central qui a sollicité l’aide de la Banque mondiale en ce sens, comme le relatent des articles parus sur des sites à vocation économique et financière, entre autres ceux spécialisés dans la comparaison des banques.
Le Salvador deviendrait ainsi le premier pays au monde à introduire le bitcoin dans son système monétaire. Une décision à laquelle s’opposent pour le moment la Banque mondiale et le FMI.
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Le manque de règlementations régissant le bitcoin
La monnaie de référence au Salvador est le dollar américain. Dans l’optique de s’émanciper de cette devise et revitaliser son économie, le Salvador souhaite alors introduire le bitcoin dans son système monétaire. Au gouvernement du pays de rajouter que cette initiative permettrait de faciliter l’accès à un compte bancaire à la population locale. Le Salvador a ainsi demandé l’aide de la Banque mondiale pour reconnaitre cette cryptomonnaie et à en superviser les échanges. Mais le régulateur financier s’oppose pour l’heure à ce projet, soulignant le manque de règlementations régissant cette devise numérique.
La Banque mondiale souligne notamment les défaillances en matière d’environnement et de transparence. Elle a donc rejeté la demande d’assistance du Salvador. À certains observateurs de commenter que l’introduction du bitcoin risquerait de compromettre la suprématie du dollar américain dans le pays.
Du côté du FMI, l’introduction du bitcoin dans ce pays d’Amérique centrale est aussi mal vue. Gerry Rice, le porte-parole du FMI, a déclaré en conférence de presse que :
L'adoption du bitcoin comme devise légale soulève un certain nombre de problèmes macroéconomiques, financiers et juridiques, qui requièrent une analyse très détaillée.
Selon le FMI, pour introduire le bitcoin dans le système monétaire d’un pays, il faut d’abord que cette cryptomonnaie fasse l’objet de mesures de régulation plus efficaces.
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La création d’un bitcoin est gourmande en énergie
Les régulateurs financiers du monde entier ont toujours vu d’un mauvais œil les échanges de bitcoins. Et pour cause, la démocratisation de cette devise numérique menacerait leur hégémonie sur les échanges monétaires, cette monnaie cryptographique étant hors de leur portée.
Mais ces derniers mois, la démocratisation du bitcoin est aussi freinée par des militants écologistes après qu’Elon Musk, le patron de Tesla, ait révélé le processus de création de cette cryptomonnaie. Pour faire simple, des mineurs créent un bitcoin en effectuant des calculs complexes pour améliorer le réseau d’échanges de ce dernier.
Mais de par leur nature complexe, ces calculs requièrent l’utilisation d’ordinateurs puissants. Les résolutions de ces calculs nécessitent des heures, voire même plusieurs jours où les ordinateurs doivent être allumés en continu. Or ces derniers sont très gourmands en électricité et l’exploitation de l’énergie fossile reste aujourd’hui le principal fournisseur d’énergie électrique. Donc, la création d’un bitcoin contribue indirectement à la détérioration de l’environnement. De plus, à cause du manque de supervision, cette cryptomonnaie a souvent été critiquée pour son utilisation à des fins criminelles, notamment en matière de blanchiment d’argent.
Le président du Salvador, Nayib Bukele, doit prochainement rencontrer une équipe du FMI pour discuter de l’initiative du gouvernement salvadorien. Donc, affaire à suivre.