La banque italienne Creval devient la nouvelle propriété du Crédit Agricole
C’est le dénouement d’une affaire qui a fait jaser dans le secteur bancaire en Italie. Après des mois de négociations et de multiples relèvements, le Crédit Agricole a finalement conclu le rachat de la banque italienne Creval. De quoi permettre au groupe français de développer davantage ses activités dans la péninsule.
Le Crédit Agricole souhaitait étendre davantage ses activités en Italie. Dans cette optique, la banque verte a transmis une offre publique d’achat (OPA) à la banque italienne Creval, dont il détenait déjà 2,45 % du capital. La première offre a été communiquée en novembre 2020, et après de longs mois de négociations, un accord vient finalement d’être trouvé entre les deux parties.
Ainsi, la banque française contrôle désormais 91,17 % du capital de Creval. Et en termes de comparatif banque, le Crédit Agricole devient ainsi le septième groupe bancaire en Italie avec une part de marché s’estimant à 5 %.
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Des négociations tumultueuses
La direction du Crédit Agricole indique que l’objectif initial était d’acquérir 90 % du capital de la banque italienne. Le groupe français en détiendra finalement 91,17 %, ce dont se félicite la direction. À savoir, cette opération a coûté environ 785 millions d’euros au Crédit Agricole, soit 12,27 euros par action, hors dividende. Avec le dividende, le prix total s’élève à 12,50 euros par action.
La première OPA transmise par le Crédit Agricole se montait en novembre 2020 à 10,50 euros par action. Une estimation refusée par la direction de Creval qui a demandé à la banque française d’augmenter son offre.
Les négociations n’ont pas été de tout repos, les actionnaires de la banque italienne demandant un prix relativement supérieur à celui du marché pour accepter la cession de capital. Le Crédit Agricole a transmis une dernière offre et n’a plus souhaité la relever, fixant un deadline au 23 avril aux actionnaires pour prendre une décision. La majorité de ces derniers ont finalement accepté, ce dont se félicite le groupe français. Désormais, le nouvel actionnaire majoritaire va s’atteler à développer de nouveaux services pour ses trois millions de clients dans la péninsule. À noter que l’Italie représente le deuxième marché du Crédit Agricole.
Sur tous les fronts
Le Crédit Agricole a fait son incursion sur le marché italien de la banque de détail en 2007, en rachetant deux établissements dans le nord du pays. Dix ans plus tard, le groupe français récidive et fait l’acquisition de trois nouvelles banques, en proie à des difficultés financières à l’époque. Mais le Crédit Agricole ne s’active pas uniquement sur le marché bancaire, mais entend aussi développer ses activités en gestions d’actifs dans la péninsule via sa filiale Amundi. Cette dernière vient de faire l’acquisition du gestionnaire d’actifs Pioneer, la filiale d’Unicrédit, pour la modique somme de 3,6 milliards d’euros.
Amundi est également en pleine négociation pour le rachat de Lyxor. Rien d’officiel pour le moment, mais l’opération devrait vraisemblablement se concrétiser. Grâce à ce rachat, la filiale du Crédit Agricole va conforter sa place de numéro un sur le marché de la gestion d’actifs en Europe. Sur le long terme, Amundi ambitionne de devenir le leader mondial du secteur, une place pour le moment occupée par l’américain BlackRocks.