Le succès des néobanques se confirme sur le marché français
En 2019, les néobanques ont recensé 3,5 millions d’utilisateurs actifs dans l’Hexagone. Ces nouveaux acteurs poursuivent leur progression fulgurante grâce à des tours de table toujours plus spectaculaires. Le mois dernier, Lydia a notamment obtenu 40 millions d’euros tandis que Qonto a levé 104 millions pour développer son offre dédiée aux professionnels.
Les enseignes telles que Revolut, N26, Nickel ou Orange Bank sont désormais incontournables pour les consommateurs effectuant souvent une comparaison néobanque. Selon les analystes, ces établissements représenteront bientôt une véritable menace pour les banques en ligne et les réseaux traditionnels sur le marché des services financiers. D’ailleurs, ils sont de plus en plus choisis comme banque principale.
KPMG France a récemment publié, en collaboration avec Ipsos, une étude sur l’essor de cette nouvelle génération de banques sur le marché français. Selon ce rapport, les néobanques gagnent progressivement en parts de marché et continuent de renforcer leur base clients. Leur développement menace ainsi les principaux acteurs du secteur.
Un modèle économique évolutif
Jusqu’à présent, une des plus grandes failles dans le modèle des néobanques venait de la faiblesse du revenu moyen par client (ARPU). Pourtant, elles se rémunéraient essentiellement à travers les services proposés. Ainsi, ces acteurs parvenaient rarement à être rentables malgré leurs performances remarquables en matière de conquête et de fidélisation des clients.
D’après Muriel Grandidier, spécialiste Banque, Finance et Assurance d’Ipsos France :
Les néobanques ont bien compris que la mutation de leur offre était nécessaire pour asseoir la rentabilité pérenne de leur business. Cette transformation doit permettre l’acquisition et la rétention d’une clientèle avec un ARPU plus élevé qu’actuellement.
Muriel Grandidier.
Dorénavant, les néobanques tenteront de s’imposer face à la concurrence, des banques en ligne aux établissements financiers traditionnels. En parallèle, tous les acteurs du secteur bancaire devront s’adapter aux nouvelles exigences des clients en termes d’instantanéité, d’innovation et de fiabilité. Les banques en ligne affichent déjà une sérieuse avance avec des offres comme Fosfo (Fortuneo) ou encore Ultim (Boursorama).
Les néobanques, de leur côté, ont tout intérêt à étudier les profils des consommateurs. En effet, les 18 à 30 se tournent davantage vers les enseignes numériques et internationales. Les 45 ans et plus, quant à eux, privilégient souvent les banques digitales rattachées à un réseau d’agences physiques.
Une base clients grandissante
Vu le succès de leurs levées de fonds, les néobanques ont finalement réussi à rassurer les investisseurs par rapport à la pérennité de leur business model. Elles ont d’ailleurs fait preuve d’une grande efficacité en matière de conquête client et d’expansion à l’international. Ces nouveaux acteurs représentent désormais de véritables challengers pour les banques en ligne.
En 2019, les néobanques sont parvenues à dépasser le cap des 3 millions de comptes actifs sur le marché français. Selon les spécialistes, ces chiffres continueront d’augmenter dans les années à venir. D’ailleurs, selon l’étude Ipsos-KPMG France, 68 % des utilisateurs pourraient choisir leur néobanque comme banque principale si elle étoffait ses services.
La progression significative du nombre de comptes actifs rend ces nouveaux acteurs incontournables dans les classements des challengers dans le secteur bancaire. Ainsi, dans le top 10 de l’an dernier, Revolut, N26, Nickel et Orange Bank apparaissaient auprès des banques en ligne comme ING ou Boursorama.
Comme le souligne Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, spécialiste du marketing bancaire et directeur de KPMG France :
Les banques en ligne font désormais face à des néobanques avec une forte dynamique de conquête qui cherche aujourd’hui à rentabiliser leur activité en proposant d’autres services financiers plus profitables (crédit, assurances, etc.).
Emmanuel Papadacci-Stephanopoli.