L’évolution du marché des télécoms accélère la transformation des opérateurs européens
Une centaine d’opérateurs télécoms évoluent actuellement sur le marché européen. À titre de comparaison, les États-Unis en comptent seulement 4, rattachés à de grands groupes. Les acteurs du secteur sur le Vieux Continent doivent donc utiliser plusieurs leviers pour s’imposer dans cet environnement hautement concurrentiel. Ils sont par ailleurs contraints de se réinventer dans un domaine en pleine mutation.
Avec Orange Bank, l’opérateur téléphonique historique français a montré aux acteurs du secteur une des pistes à explorer en matière de diversification. D’ailleurs, de nombreuses entreprises ont désormais compris la nécessité d’évoluer vers la promotion croisée pour assurer leur avenir. Elles pourront ainsi compenser le manque à gagner dans leur cœur de métier, optimiser leur cash-flow et préserver leurs marges.
Au-delà des offres, la diversification concerne également la stratégie de développement des opérateurs télécoms sur le plan géographique. Ainsi, Free a notamment décidé de s’implanter au Sénégal. De son côté, Orange envisage de renforcer sa présence sur les marchés émergents, en commençant par le continent africain.
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Basculement vers un nouveau modèle
Dans le cadre de leur stratégie de croissance, de nombreux opérateurs télécoms misent actuellement sur la diversification. Ils s’appliquent notamment à développer différentes formes de solutions et de prestations as a service. Concrètement, ce type d’activité consiste à mettre ses infrastructures et les équipes associées à la disposition d’un établissement tiers (TPE, PME, ETI, etc.) contre rémunération.
À travers ces offres, les opérateurs pourront assurer autrement le retour sur investissement de leurs installations et des équipements dédiés à leur activité originelle. Les entreprises clientes, de leur côté, auront accès à des systèmes informatiques performants à moindres frais et sans avoir à les héberger dans leurs locaux. De plus, elles n’auront pas à se soucier du coût de gestion de ces infrastructures.
Le développement de cette nouvelle dynamique est notamment perceptible à travers la multiplication des systèmes de communications unifiées au sein des entreprises européennes. Grâce à cette activité, les opérateurs télécoms deviendront à terme des fournisseurs de services proposant des API dédiées aux professionnels.
Dans ce contexte, les acteurs du secteur doivent désormais faire un choix pour définir leur avenir. Ils peuvent notamment se contenter de proposer leurs services en matière de connectivité. Il faudra alors s’accommoder des problèmes de rentabilité dans le domaine. Les opérateurs télécoms ont aussi la possibilité d’évoluer pour se transformer en fournisseur de prestations multiplateformes.
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Un secteur soumis à de nombreuses contraintes
Selon les analystes, la dynamique du secteur des télécoms est avant tout dictée par les contraintes financières, réglementaires et fiscales, à l’échelle nationale, régionale ou internationale. Toutefois, ces facteurs sont souvent pénalisants pour les acteurs du secteur. Ces derniers sont donc obligés de diversifier leurs zones d’implantation et leurs activités pour survivre, et éventuellement croître.
En Europe, les opérateurs télécoms subissent des contraintes fiscales particulièrement importantes. Les GAFA et autres entreprises technologiques (équipementiers, constructeurs, etc.) peuvent même être considérés comme des entités privilégiées par rapport à ces acteurs.
Chaque année depuis 2012, les caisses de l’État français engrangent 1,2 milliard d’euros de taxe due par les télécoms. Pourtant, les autres entreprises évoluant dans le domaine de l’IT ont bénéficié d’un allégement de l’impôt sur cette même période.
En même temps, les opérateurs ont été obligés de revoir leur tarification à la baisse à cause de la réglementation en vigueur dans le domaine. Depuis 2010, les prix sur le marché ont ainsi baissé de 40 %, d’après l’administrateur de la Fédération française des télécoms, Didier Casas. Il s’agit d’un des tarifs les plus bas dans un pays développé.
Enfin, les opérateurs télécoms doivent continuer à investir dans de nouvelles technologies comme la 5G pour suivre les progrès dans le domaine et conserver, voire augmenter, leurs parts de marché. Cette démarche représentait 9,6 milliards d’euros, seulement en 2017.
