Les banques en ligne continuent d’engranger de nouveaux clients, mais leur rentabilité pose question
Les banques digitales se livrent à une concurrence effrénée afin d’attirer la clientèle. Bien que bon nombre d’entre elles se targuent d’enregistrer une forte croissance de leurs abonnés, la plupart peinent pourtant à être rentables. Ce qui soulève des questions quant à l’efficacité de leur modèle d’affaires.
Les clients se bousculent au portillon…
Depuis leur lancement, les banques virtuelles connaissent un essor remarquable. C’est par exemple le cas de Boursorama qui vient de franchir la barre des 2 millions de clients en France. La banque atteint ainsi avec douze mois d’avance son objectif de croissance fixé pour 2020.
Mais elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Prochaine étape, conquérir un million de clients supplémentaires d’ici 2021 et dépasser le cap des 3 millions d’utilisateurs.
Comme Boursorama, les autres banques en ligne suscitent un engouement similaire auprès des Français. À coup d’offres promotionnelles agressives, celles-ci rivalisent de créativité pour séduire les clients :
- prime offerte lors de l’ouverture d’un compte ;
- tenue de compte gratuite ;
- gratuité des cartes bancaires premium.
Ma French Bank, la nouvelle banque mobile de la Banque Postale, promet par exemple l’ouverture d’un compte en moins de 10 minutes. Exit les démarches fastidieuses et rédhibitoires, l’inscription s’effectue en quelques clics. Et outre ce processus simplifié, la néobanque prend également soin de chouchouter ses nouveaux clients en leur accordant de multiples avantages :
- 6 premiers mois d’abonnement offerts ;
- envoi de l’argent par SMS ;
- forfait mobile associé au compte ;
- etc.
Je compare les offres bancaires
…Mais les banques en ligne cherchent toujours la rentabilité
Ces chiffres impressionnants cachent pourtant une réalité bien moins reluisante. En effet, si les banques en ligne affichent un taux de pénétration exceptionnel, elles sont très rares à atteindre leur rythme de croisière.
Important La plupart sont toujours à la recherche de leurs premiers bénéfices.
La faute, selon les experts, aux clients « chasseurs de primes ». Ceux-ci s’inscrivent auprès de la plateforme pour bénéficier des offres de bienvenue, puis deviennent rapidement inactifs.
Véritable plaie pour les banques en ligne, ce type de clients contribue à doper artificiellement le nombre de leurs abonnés, alors qu’ils ne leur apportent rien.
Interrogé à ce sujet, Benoît Grisoni, le patron de Boursorama, se veut toutefois rassurant. Il affirme disposer de « vrais clients ».
« Ceux-ci utilisent leurs cartes bancaires plus de 15 fois par mois »
Benoît Grisoni
Explique-t-il.