La BRI alerte les banques centrales sur l’avancée des initiatives privées en matière de cryptomonnaie
Surtout depuis l’arrivée du Covid-19, les projets des entreprises privées relatifs aux monnaies numériques se sont multipliés. À côté, les banques centrales peinent à concrétiser leur programme visant à émettre des cryptomonnaies représentant les devises fiduciaires. Compte tenu du contexte, un responsable de la Banque des règlements internationaux pousse ces organismes à accélérer leur projet.
Depuis quelque temps, la Banque populaire de Chine se prépare à lancer une monnaie virtuelle de banque centrale (CBDC). Dans cette visée, l’institution a récemment entamé l’expérimentation de ces actifs. Jusqu’à maintenant, elle reste la seule à être arrivée à ce stade parmi ses homologues. Pourtant, en Occident, de nombreuses banques centrales ont déjà déclaré prévoir un projet similaire.
Dans ce secteur, l’Union européenne pourrait profiter d’opportunités exceptionnelles, affirme Benoît Coeuré. Pour lui, les avantages résident particulièrement dans un niveau de sécurité renforcé sur le plan de la protection des données. Ceux-ci concernent également un mécanisme de paiement ouvert, ajoute l’ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
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Agir pour éviter d’être débordé
Dans un rapport datant de deux mois auparavant, la BCE a amorcé un projet en la matière. D’après Benoît Coeuré, la concrétisation de ce dernier pourrait durer jusqu’à 2026. Et d’expliquer que le but d’une cryptomonnaie de banque centrale :
C’est de préserver les meilleurs éléments de nos systèmes actuels tout en permettant l’existence d’un espace ouvert à l’innovation pour demain.
Benoît Coeuré
Dans cette optique, il appelle les banques centrales à intervenir maintenant, tant que le mécanisme actuel reste en place. Celles-ci doivent passer à l’étape suivante de leurs projets de CBDC, souligne-t-il. Le chef du pôle responsable de l’innovation à la Banque des règlements internationaux (BRI) martèle :
Il est grand temps que les banques centrales se mettent au travail.
Benoît Coeuré
En cas de retard, ils pourraient se faire dépasser par les programmes venant du secteur privé, prévient-il. En effet, de nombreuses entreprises s’attèlent en ce moment au développement d’un moyen de paiement 100 % digital.
Accélération des projets privés depuis 2020
Parmi ces sociétés, Facebook, qui prépare aujourd’hui le lancement de Diem, sa future cryptomonnaie stable. Depuis le commencement de la pandémie de Covid-19, les projets du même type se sont multipliés. Face à cette montée des initiatives privées, Benoît Coeuré ponctue dans une déclaration :
Nous devons relever nos manches et accélérer notre travail sur les aspects concrets de la création des […] monnaies numériques de banques centrales.
Benoît Coeuré
D’après lui, agir s’avère urgent dans le contexte actuel. En effet, le lancement des CBDC nécessite plusieurs années. Pourtant, les monnaies virtuelles et les stablecoins ont déjà été déployés. Contrairement à ces derniers, une CBDC désigne une réplique digitale d’une monnaie fiduciaire en circulation. Ainsi, elle est totalement placée sous la supervision d’une autorité monétaire nationale. Concernant le prix d’un stablecoin, il est rattaché à celui :
- Soit d’un actif coté ;
- Soit d’une cryptomonnaie quasiment non réglementée.
Dès lors, il est dépourvu de valeur d’échange avec une autre monnaie.