La Banque Nationale Suisse s’apprête à émettre sa propre devise numérique
Émettre sa propre devise numérique, tel est le défi que se sont fixé les banques centrales à travers le globe, pour ne pas se faire distancer par Bitcoin. La Banque Nationale Suisse est la première à avoir avancé ses pions, elle vient d’ailleurs de publier les résultats plutôt prometteurs de ses premiers essais.
Suite aux avancées technologiques, et à défaut d’avoir pu imposer une règlementation au Bitcoin, ni aux autres cryptomonnaies, d’ailleurs, les banques du monde entier prévoient de lancer leur propre devise numérique. Ce projet était déjà dans les tuyaux des différents gouvernements ces dernières années, sans qu’ils ne l’envisagent sérieusement. Mais cette initiative a pris de l’aplomb à la suite de l’avènement de la pandémie du covid-19, où l’on a assisté à une chute drastique de l’usage des billets verts, au profit des paiements sans contact.
De plus, de nombreux analystes s’accordent à dire que cette tendance devrait se poursuivre et marquerait fort probablement la fin du moyen de paiement physique.
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Un projet prometteur
Ces dernières années déjà, l’utilisation de l’argent liquide affichait une tendance baissière, les consommateurs ont pris pour nouvelle habitude de régler leurs achats via les cartes de débit. Certains régulateurs bancaires ont constaté cette tendance et souhaitaient même qu’elle s’impose dans les mœurs, soulignant que l’utilisation de monnaie numérique apporterait de nombreux avantages, ne serait-ce que de citer la traçabilité et la sécurité des transferts de fonds.
À l’heure actuelle, bon nombre de banques centrales se penchent sérieusement sur ce projet, dont la Banque Nationale Suisse (BNS) en collaboration avec la branche innovation de la Banque des Règlements Internationaux (BRI). Les deux acteurs ont déjà procédé aux premiers essais, le but étant d’analyser la pertinence de l’usage d’une cryptomonnaie de banque centrale lors de transactions financières, et de voir si ce dispositif était compatible avec les solutions de paiement actuelles.
La BRI vient de publier le bilan de ces tests qu’elle a effectués sur la plateforme distribuée de la bourse suisse SIX, et le moins que l’on puisse dire c’est que les résultats sont plutôt encourageants. Le rapport de BRI souligne, en effet, que :
Dans l’ensemble, le fait d’avoir des espèces et des actifs tokenisés sur une même plateforme distribuée simplifie le règlement des transactions et permet une grande variété de cas d’utilisation.
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Une législation spécifique sera nécessaire
Concrètement, concernant ces essais, une monnaie expérimentale a été émise sur la plateforme SIX afin d’établir la faisabilité légale et technologique de cette devise numérique made in banque centrale. Pour ce faire, les initiateurs du projet ont émis une CBDC strictement réservée aux banques et aux institutions financières pour évaluer la sécurité des échanges entre les deux parties. Ici le résultat est prometteur, les transferts sont plus rapides, le rapport ne fait mention d’aucun problème majeur.
Le seul bémol à signaler est la nécessité d’y apporter un cadre législatif bien défini, une tâche assez facile et sur laquelle le gouvernement suisse planche déjà. Ce dernier a d’ailleurs indiqué que ces nouvelles règlementations entreraient en vigueur dès 2021, un signe que la BNS devrait bientôt émettre sa propre devise numérique.
Il semble ainsi n’y avoir aucun problème, s’agissant des échanges entre les différents acteurs financiers. Toutefois, on note un problème quant à l’utilisation de cette devise numérique par les particuliers. En effet, comme le souligne le rapport de la BRI :
L’émission d’une CBDC publique nécessitera probablement des changements importants dans les processus et les opérations d’une banque centrale.
En outre, l’utilisation de cryptomonnaies des banques centrales par les particuliers présente certains risques en termes de gouvernance.