Le service de monnaie électronique de Société Générale en Afrique subsaharienne tirera bientôt sa révérence
Le service de monnaie électronique de Société Générale en Afrique subsaharienne tirera bientôt sa révérence. C’est du moins, ce que cette enseigne bancaire tricolore a prévu de faire en annonçant sa décision de mettre fin à son offre de paiement mobile connue sur le territoire sous le nom de « Yup ».
En Afrique, banque en ligne ou classique sont bien nombreuses à prendre part à une course visant à conquérir le marché du paiement mobile ou « wallet ». Et elles ne sont pas les seules puisque d’autres acteurs comme les opérateurs télécoms aussi sont de la partie.
C’est dans cet univers hautement concurrentiel que Société Générale a fait son entrée à fin 2018 avec son service de monnaie électronique baptisé « Yup » qui ne sera désormais plus de la liste des concurrents dans les mois qui viennent. L’établissement en a récemment annoncé la nouvelle en s’accordant un trimestre pour mettre fin à l’aventure.
Différentes raisons expliquent cette décision.
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Le sort est jeté pour Yup
Comme susmentionné, Yup a permis à Société Générale de faire son entrée sur le marché africain du paiement mobile en choisissant de se positionner sur sept pays de l’Afrique subsaharienne. À savoir, Sénégal, Madagascar, Guinée-Conakry, Ghana, Côte d’Ivoire, Cameroun et Burkina Faso.
Ainsi, dès son lancement à fin 2018, Yup se fixait pour objectif d’atteindre la barre de 1 million d’utilisateurs en 2020. Ce qui est chose faite puisqu’actuellement, le service en compte 2 millions portant à croire qu’il se porte plutôt bien. Le hic, c’est que cette performance n’a pas empêché la maison-mère de prendre une décision visant à mettre fin à son aventure en indiquant dans un communiqué récent que :
Société Générale confirme le projet d’arrêt du service de monnaie électronique en Afrique subsaharienne. Les autorités de régulation locale ont été informées.
Ainsi, le sort est jeté pour Yup qui a obtenu un délai de trois mois pour plier bagage comme l’a indiqué le groupe précisant que :
La banque met en place un dispositif pour accompagner clients, partenaires et collaborateurs pendant cette période de transition.
À ce propos, il faut préciser que cette prochaine fermeture entrainera la disparition d’une centaine de postes à travers les 7 pays sur lesquels Yup est installé.
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Différents facteurs expliquent cette décision
Pour Société Générale, la décision de mettre un terme à l’aventure de Yup n’est pas un choix fortuit, il s’explique à travers différents facteurs. Le revirement stratégique est l’un d’eux selon l’enseigne profitant de ce communiqué pour dire que :
Société Générale a décidé de recentrer ses activités sur des services bancaires en Afrique pour lesquels le groupe va continuer d’innover au service de ses clients.
À une source proche du dossier d’ajouter :
Le groupe n’a pas réussi à trouver un modèle viable pour le service.
Et ce n’est pas faute de le croire selon un expert mettant en exergue les éléments pointant dans ce sens, malgré le nombre important d’utilisateurs enregistrés :
- L’usage du wallet est insuffisant ;
- Les montants d’usage sont faibles ;
- La grande majorité des comptes ont un solde nul.
À cela s’ajoute le poids de la concurrence qui est particulièrement ardue sous l’influence des opérateurs mobiles comme Orange Money et M-Pesa de Safaricom revendiquant respectivement 60 millions et 51 millions d’utilisateurs. Des concurrents de poids d’ailleurs avantagés par une régulation moins complexe que celle imposée aux enseignes bancaires selon les analystes ajoutant les obstacles engendrés par la grande variation existante entre les législations nationales.