Une Fintech britannique prévoit d’atteindre l'équilibre financier d’ici la fin de cette année
Nikolay Storonsky, le fondateur de Revolut, a été aperçu le mois dernier au Palais Brongniart dans le cadre du Paris Fintech Forum. Interrogé par La Tribune, il a fait le point sur la situation de la néobanque. Cette dernière totalise actuellement plus de 10 millions d’usagers et dessert 33 pays. Quelle est la prochaine étape ?
Une récente enquête réalisée par le cabinet d’études KPMG révèle que les banques mobiles sont en pleine phase d’hypercroissance. Pour ces enseignes, l’opportunité se présente de devenir la banque principale de leurs usagers. De cette manière, elles pourront non seulement rentabiliser leur modèle d’affaires, mais aussi fidéliser leur clientèle.
C’est justement dans cette optique que Revolut compte avancer. Son fondateur, Nikolay Storonsky, énonce que la jeune pousse britannique entend doubler son nombre de clients cette année. Il précise aussi que la néobanque ambitionne de devenir le leader sur chaque marché d’implantation. L’année prochaine, elle devrait davantage se développer et étendre son influence.
Élargissement de la population cible et des effectifs
Un des objectifs de Revolut consiste à séduire les entreprises et les autoentrepreneurs, qui totalisent actuellement 300 000 usagers à travers le monde. Pour la start-up britannique, il n’est pas seulement question de conquérir des clients internationaux.
Elle compte aussi doubler ses effectifs pour atteindre 5 000 employés d'ici la fin 2020. Y parviendra-t-elle sachant que son taux de turn-over est inférieur à celui qui est constaté chez les autres Fintech ?
La Fintech projette également de commercialiser de nouveaux services concernant la gestion de patrimoine. Son offre de prêt à la consommation est également supposée se diversifier. Nikolay Storonsky apporte quelques précisions sur le sujet :
Nous nous voyons comme une méga application financière. L'objectif est de proposer tous les services financiers dont un client a besoin au cours de sa vie, tout en faisant mieux et moins cher qu'une banque.
Nikolay Storonsky.
Quête de rentabilité portée par le modèle économique
Pour mener à bien ses projets, Revolut doit achever un nouveau tour de table. Cette opération est susceptible de porter la valorisation de la Fintech jusqu’à 8 milliards de dollars, comme le rapporte la presse britannique. Son CEO rassure que les activités de la jeune pousse demeurent encore rentables sur chaque client.
D’ici la fin 2020, Revolut vise la rentabilité globale, malgré une perte de 39 millions d'euros en 2018. Si elle n’a pas encore divulgué ses résultats 2019, la néobanque s’attend à des revenus multipliés par trois par rapport à l’année précédente où ils se sont élevés à environ 69 millions d’euros.
Dans le détail le modèle économique de la jeune pousse se base sur les ressources issues de :
- Produits supplémentaires comme l’achat de cryptodevises, le trading et les assurances.
- Formules payantes proposées actuellement.
- Commissions interbancaires facturées sur chaque règlement effectué chez un commerçant.