Certaines entreprises clientes des néobanques B to B ne pourront pas bénéficier du PGE
En ces temps de crise sanitaire liés à l’épidémie du coronavirus, le gouvernement a récemment mis sur pied le PGE, ce prêt garanti par l’État d’un montant de 300 milliards d’euros destiné à permettre aux différentes structures entrepreneuriales d’accéder à un crédit exceptionnel auprès de leur banque. Du moins, pour la majorité d’entre elles puisque certaines entreprises clientes des néobanques B to B ne pourront pas en bénéficier.
À travers une comparaison néobanque, l’on constate que parmi les acteurs financiers B to B opérant dans l’Hexagone, seul Manager.one est en mesure de proposer du prêt à sa clientèle, grâce à l’agrément d’établissement de crédit. Pour les autres à l’instar de Qonto, Shine ou Anytime, c’est tout simplement impossible puisque ces dernières sont limitées au statut d’établissement de paiement.
Ce qui n’est sûrement pas une bonne nouvelle pour leurs entreprises clientes maintenant qu’elles sont invitées à profiter du prêt garanti par l’État. Un problème qui concerne essentiellement celles qui ont fait de ces néobanques leur compte principal. Une situation incitant ces plateformes à chercher des solutions alternatives.
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La banque publique d'investissement appelée à la rescousse
À part Manager.one qui dispose d’un agrément d’établissement de crédit et Anytime qui a décidé d’attendre le passage du Covid-19 pour lancer une offre d’emprunt, les autres néobanques Qonto et Shine ont décidé de trouver des solutions alternatives pour leurs clients professionnels exclus du PGE. Tout cela, parce que ces dernières sont conscientes de l’importance de l’accès à cette source de financement en ces temps de crise.
C’est dans l’optique d’y trouver une solution que ces dernières ont fait appel à la Banque publique d'investissement. C’est du moins, ce qu’a laissé entendre Alexandre Prot de chez Qonto en précisant que :
Nous cherchons à voir comment Bpifrance pourrait faire des prêts en direct aux clients des néobanques qui n'ont pas de compte dans une banque traditionnelle.
Alexandre Prot.
Pareille initiative pour Shine qui a également sollicité l’aide de Bpifrance. Dans ce sens, l’enseigne a même développé un outil de simulation en ligne permettant à sa clientèle de savoir si elle est éligible aux soutiens de cette institution financière ou non.
D’autres pistes sont explorées
Loin de se contenter du soutien de Bpifrance, Qonto et Shine ont aussi exploré d’autres pistes. Pour sa part, Shine a par exemple renforcé sa collaboration avec Mansa, une plateforme de prêt pour indépendants qui a d’ailleurs tenu à souligner à travers Ali Rami, son CEO que :
Nous avions commencé des discussions avec Shine avant la crise, mais ce n'était pas prioritaire des deux côtés. Avec la crise, nous avons tout accéléré et ça marche déjà bien.
Ali Rami.
À Nicolas Reboud, CEO de Shine d’ajouter :
Si jamais, nos clients sont éligibles à un crédit chez Mansa, nous les prévenons.
Nicolas Reboud.
De son côté, Qonto a préféré inciter ses abonnés à opter pour une solution de financement alternative comme l’affacture, le crowdfunding, le crowdlending ou encore le leaseback. Ce, en attendant la concrétisation des autres options qu’elle a imaginé. À savoir :
- L’accélération de l'obtention de l’agrément d'établissement de crédit ;
- La collaboration avec l’ACPR, un organisme en mesure de délivrer des services de crédit associés à du paiement.
Des options pertinentes, sauf que leur mise en place prend trop de temps si l’on croit Alexandre Prot qui s’est exprimé en ces termes :
Ces crédits ne feraient pas partie du PGE. Dans un marché où tous les crédits émis sont garantis par l'État, nous lancer avec des crédits pas garantis aurait créé une distorsion de concurrence.
Alexandre Prot.