L’engouement des consommateurs pour la Bourse a préservé les banques numériques de la crise
Les Français ont dépensé moins durant le confinement. Ils ont par ailleurs eu plus de temps pour réfléchir à leur stratégie d’épargne. De nombreux particuliers se sont donc tournés vers la Bourse. Ce phénomène a limité les effets de la crise sanitaire sur les nouveaux acteurs du secteur bancaire comme Boursorama Banque, Orange Bank ou encore ING.
La filiale numérique de Société Générale, Boursorama Banque, est actuellement reconnue comme le numéro un sur le marché français de la banque en ligne. Elle est encore sur le point de confirmer son statut dans le secteur selon les observateurs. L’enseigne semble en effet préservée des répercussions de l’actuelle crise, du moins pour l’instant.
Durant le premier trimestre écoulé, la banque digitale est parvenue à séduire 200 000 nouveaux utilisateurs. Ainsi, le nombre total de ses clients est désormais passé à 2,3 millions. La direction se félicite notamment de la dynamique commerciale de l’établissement durant les deux premiers mois de l’année, sans évoquer les résultats de mars dernier.
Une alternative aux épargnes classiques
Les Français ont réduit leur consommation et fait des économies, contre leur volonté, en raison du contexte particulier créé par la crise du Covid-19. Ainsi, Orange Bank a enregistré une hausse de 15 % des encours en épargne durant le premier mois de quarantaine, comme l’a noté Paul de Leusse, son directeur général.
Boursorama Banque a également constaté le même phénomène. Selon Benoit Grisoni, directeur général de l’établissement :
Les Français s’interrogent aujourd’hui sur l’efficacité de l’épargne traditionnelle – qui ne rapporte plus grand-chose.
Benoit Grisoni.
En effet, le taux était pratiquement nul pour 78 % du volume d’épargne de l’année dernière qui a atteint au total 142,3 milliards d’euros. Les particuliers souhaitent ainsi trouver de nouvelles solutions pour améliorer le rendement de leurs capitaux.
La Bourse s’instaure aujourd’hui comme la meilleure alternative. D’après Benoit Grisoni, l’engouement y afférent a commencé en novembre 2019, depuis l’arrivée des titres de La Française des Jeux sur les marchés financiers.
En avril dernier, l’AMF a publié un rapport confirmant l’augmentation des investissements en Bourse dans l’Hexagone. Concrètement, 150 000 Français se sont lancés dans l’achat d’actions entre fin février et début avril 2020, comme l’indique le régulateur. Ce nombre représente près d’un quart des épargnants particuliers sur cette période.
Une tendance bénéfique pour les nouveaux acteurs du secteur bancaire
Le ralentissement de la croissance était inévitable pour tous les secteurs d’activité avec le confinement. En dépit des circonstances, Boursorama Banque se montre confiante. Comme l’indique son directeur général :
Le parcours d’entrée en relation fonctionne comme en temps normal et nous continuons de recruter à un rythme qui n’est pas si éloigné de celui constaté avant la crise.
Benoit Grisoni.
L’assurance du dirigeant s’explique aussi par le succès de la Bourse auprès des clients de la banque en ligne. Il s’agit en effet d’un véritable levier de croissance pour ce type d’établissement en cette période caractérisée par la baisse de la consommation et des crédits.
Depuis le début de la pandémie, ING a ainsi vu ses nouveaux comptes titres multipliés par six et sa collecte d’épargne multipliée par vingt. Il en est de même chez Boursorama Banque qui compte à son actif plus de 30 milliards d’euros d’encours.
En mars dernier, la banque en ligne a enregistré plus de 25 000 comptes titres et de PEA ouverts. Les ordres ont également été trois fois plus élevés que la moyenne mensuelle habituelle. De plus, 70 % d’entre eux étaient des achats. Cela signifie que les épargnants n’ont pas clôturé massivement les portefeuilles dépréciés.