Qonto a levé 104 millions d’euros pour développer davantage ses offres pour les PME
Qonto a récemment finalisé une levée de fonds record de plus de 100 millions d’euros. Le tour de table a été mené auprès d’investisseurs de renommée mondiale tels que DST Global ou Tencent. Ce financement permettra notamment à la néobanque française d’accélérer son expansion en Europe et d’obtenir sa licence de société de crédit.
Dans un comparatif néobanque, Qonto se distingue des principaux acteurs du secteur par sa clientèle cible. En effet, l’enseigne française se spécialise dans les offres pour les PME. Cette formule gagnante lui a récemment permis de lever un montant record dans le secteur de la Fintech dans l’Hexagone. Cette opération porte à 136 millions d’euros les sommes récoltées par la néobanque depuis ses débuts.
Jusqu’à présent, Wynd détenait le record sur le marché français après un tour de table de 72 millions d’euros auprès de Sodexo et Natixis. En tout cas, l’augmentation de capital de Qonto marque le renforcement de l’investissement de Tencent en France, après le financement remarqué de Lydia.
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Un marché à fort potentiel lucratif
Qonto est la première néobanque à se concentrer sur les professionnels et les PME dans l’Hexagone. Les autres acteurs du secteur tendent plutôt à cibler les particuliers. Tel est notamment le cas de Revolut, de N26 ou encore du Nickel (BNP Paribas).
Le marché sur lequel Qonto s’est lancée renferme un énorme potentiel. En effet, la France recense actuellement 3,8 millions de petites et moyennes entreprises, incluant les microentreprises. Le segment connaît par ailleurs une forte croissance, car 67 115 nouveaux établissements ont été immatriculés début 2019 selon l'Insee. Il s’agit d’un chiffre record depuis 2000.
Après Qonto, de nombreux nouveaux acteurs ont décidé de s’aventurer sur ce marché porteur (Anytime, Manager One, Shine, etc.). D’autres enseignes comptent également entrer prochainement dans le secteur (Margo Bank, Prismea, etc.). Dans tous les cas, ces néobanques promettent aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprise des services facilitant nettement leur quotidien au même titre que pour les particuliers.
Les opérateurs économiques ont longtemps été privés des avantages apportés par le progrès technologique. Pourtant, les PME se révèlent plus rentables que les particuliers, car elles sont généralement disposées à souscrire des services payants pour améliorer leur productivité.
D’après une étude menée par Exton Consulting, le PNB (produit net bancaire) d’un client actif est estimé à environ 2 500 euros chez les professionnels. Ce chiffre représente près de 5 fois le PNB d’un client particulier.
Eu égard à ces chiffres, il est possible que Qonto ait quadruplé ses revenus en un an. Pour l’instant, la néobanque française refuse de révéler ses résultats.
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Quels sont les projets de la néobanque française ?
Outre Tencent et DST Global, le dernier tour de table de Qonto a vu la participation de ses principaux investisseurs historiques, Valar (fonds de Peter Thiel) et le fonds Alven. La néobanque a par ailleurs été soutenue par deux business angels célèbres, à savoir Ingo Uytdehaage et Taavet Hinrikus.
Le premier a participé au développement d’Adyen, la société néerlandaise qui surclasse Natixis à la Bourse. Quant au second, il a fondé TransferWise, l’entreprise britannique dont la valorisation s’élève à 3,5 milliards de dollars. Dans les deux cas, ces hommes d’affaires ont fait leurs preuves en accompagnant des start-up dans leur croissance rapide.
Toutefois, il est important de savoir relativiser l’ampleur de la levée de fonds bouclée par Qonto. Selon le cofondateur et directeur général de l’enseigne, Alexandre Prot :
Au-delà de Qonto, cette levée de fonds est un très bon signal pour l'écosystème de la Fintech française. Il faut toutefois rester humbles et réalistes. Car, si 104 millions d'euros représentent un très gros montant, cette levée serait passée presque inaperçue aux États-Unis où cela est beaucoup plus courant.
Alexandre Prot.
Qonto ambitionne de renforcer son expansion en Europe grâce à ce financement. Actuellement, la start-up revendique 65 000 PME clientes sur le marché français, italien, espagnol et allemand. Elle espère doubler ce chiffre d’ici fin 2020. La néobanque compte également mettre au point des fonctionnalités axées sur le paiement, permettant aux usagers de se servir notamment de Google Pay et d’Apple Pay.
Enfin, Qonto envisage d’utiliser une partie des fonds levés pour obtenir sa licence de société de crédit auprès de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) cette année. Pour l’heure, elle dispose seulement d’un agrément d’établissement de paiement.