Nickel veut devenir le premier réseau de distribution bancaire de l’Hexagone
1,5 million de comptes souscrits chez un buraliste. L’essor de Nickel, qui a été fondé en 2014, peut se résumer à ce chiffre. Son offre à 20 euros annuels comprend une carte MasterCard qui est associée à un compte avec RIB. Aucun découvert n’est autorisé. Quelles sont les clés du succès de cette filiale du géant BNP Paribas ?
Nickel a permis au groupe BNP Paribas de rattraper le retard en matière de services de banque en ligne. Il a été acquis par l’établissement historique en avril 2017 pour une somme de 200 millions d’euros. Profitant de la renommée et s’appuyant sur la structure de la banque, Nickel agrandit sa clientèle.
Le président Thomas Courtois espère que le réseau de distribution totalisera 10 000 points de vente à l’horizon 2024. L’opportunité se présente pour Nickel de remédier à la désertification bancaire. Entre 2015 et 2018, environ 3 000 distributeurs automatiques ont disparu, d’après un rapport de la banque centrale publié en juin 2019.
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Nickel s’adresse à une clientèle bien spécifique et s’ouvre à l’international
Selon Marie Degrand-Guillaud, la directrice déléguée de l’établissement :
Notre clientèle se répartit équitablement entre les gens qui ont une relation compliquée avec leur banque (interdits bancaires, sans domicile fixe…), ceux qui veulent payer moins cher leurs services bancaires, et ceux plus classiques qui visent un usage spécifique comme la possibilité d’utiliser la carte sur Internet ou à l’étranger.
Marie Degrand-Guillaud.
À l’échelle internationale, Nickel projette de s’implanter dans sept pays d’Europe à l’horizon 2024, en partenariat avec des agences de loteries par exemple.
Il n’en résultera pas d’augmentation de capital. Il reste à savoir si les stratégies déployées par Nickel se révèleront efficaces, face à la concurrence notamment. En effet, certaines néobanques comme Revolut n’ont pas hésité à réaliser d’importantes levées de fonds pour assurer leur croissance, comme le rappelle Stéphane Court. Il s’agit du vice-président de Cognizant Consulting France.
Un réseau de distribution efficace et une certaine synergie avec la maison mère
Si l’enseigne est devenue rentable, c’est grâce aux synergies créées avec BNP Paribas dans de nombreux domaines dont les services informatiques et les acquisitions. La gestion des risques n’est pas en reste, comme l’indique une enquête Xerfi de l’année dernière.
Même si le statut de la néobanque ne lui permet pas de distribuer des prêts, des produits de placement ou des chéquiers, elle dispose d’un avantage. Les contraintes de solvabilité ne sont pas les mêmes que celles imposées aux banques.
Autre clé de son succès : la flexibilité horaire des bureaux de tabac, comme en témoigne un buraliste exerçant dans les Yvelines. En même temps, le compte Nickel (qui se crée en quelques minutes) se veut être accessible à tous car les prix sont abordables.
Le réseau de distribution est dense et peu coûteux, comme le précise Stéphane Court. Au niveau local, il s’agit de multiplier les points de vente, notamment dans les zones touchées par la désertification bancaire, comme le précise Marie Degrand-Guillaud.
